L'Ouzbékistan agrée un ambassadeur afghan, une victoire diplomatique pour le gouvernement taliban

17:3010/10/2024, jeudi
AFP
Le ministre des affaires étrangères de l'Ouzbékistan, Bakhtiyor Saidov et Abdul Ghaffar Bahr, le nouvel ambassadeur de l'Émirat islamique d'Afghanistan (IEA).
Crédit Photo : X /
Le ministre des affaires étrangères de l'Ouzbékistan, Bakhtiyor Saidov et Abdul Ghaffar Bahr, le nouvel ambassadeur de l'Émirat islamique d'Afghanistan (IEA).

L'Ouzbékistan a agréé un ambassadeur afghan, a annoncé jeudi le ministère afghan des Affaires étrangères, dernière victoire diplomatique en date du gouvernement des talibans, soucieux de rompre son isolement international depuis leur retour au pouvoir en 2021.

Trois ans après la déroute de la coalition occidentale à Kaboul, ce nouvel ambassadeur à Tachkent est le troisième à être nommé à l'étranger, rejoignant ceux de Chine et des Émirats arabes unis.


Aucun pays au monde n'a en revanche officiellement reconnu le gouvernement taliban depuis qu'il a remplacé la République en 2021 et imposé une application ultra-rigoriste de la loi islamique.


Parallèlement, le ministère afghan des Mines et du pétrole a signé, également jeudi, un accord de dix ans pour un montant d'un milliard de dollars avec une société d'Ouzbékistan pour l'exploration et l'exploitation d'un gisement de gaz naturel dans le nord de l'Afghanistan.


Le représentant pour l'Afghanistan en Ouzbékistan sera Abdul Ghafar Bahr, qui a exercé des fonctions judiciaires dans la province de Kandahar (sud) et à Kaboul.


Lors d'une cérémonie au cours de laquelle Abdul Ghafar Bahr a présenté ses lettres de créance, il
"a décrit l'amélioration des relations bilatérales (entre les deux pays, ndlr) comme une phase charnière, espérant de nouveaux progrès"
, a rapporté sur X le porte-parole du ministère afghan des affaires étrangères, Abdul Qahar Balkhi.

L'Ouzbékistan et l'Afghanistan
"partagent une histoire commune et des intérêts qui servent d'impulsion au développement de liens de coopération dans tous les domaines"
, a de son côté assuré le ministre ouzbek des Affaires étrangères, Bakhtiyor Saidov, sur le même réseau social.

Cette nomination est la dernière d'une série de percées diplomatiques pour le gouvernement taliban qui a participé cet été pour la première fois à des pourparlers sous l'égide de l'ONU et exprimé en septembre son souhait de se rapprocher du bloc des Brics avant le sommet prévu en Russie du 22 au 24 octobre de ce regroupement, associant historiquement le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud, et rejoint par quatre pays (Éthiopie, Iran, Égypte et Émirats arabes unis).

L'Afghanistan, bien que toujours sous sanctions économiques et financières occidentales pénalisantes, tente actuellement de relancer d'ambitieux projets dans l'énergie, les mines et les infrastructures notamment, qui avaient été paralysés par les guerres.


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