L'Alliance des États du Sahel dénoncent "une ingérence" de l'UA dans leur crise avec la CEDEAO

10:2112/07/2024, Friday
MAJ: 12/07/2024, Friday
AFP
Le chef du gouvernement militaire du Niger, le général Abdourahamane Tiani (C), le colonel malien Assimi Goita (3e à droite) et le capitaine burkinabé Ibrahim Traore (2e à droite) arrivent avant le sommet de la Confédération des États du Sahel (AES) à Niamey, le 6 juillet 2024.
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Le chef du gouvernement militaire du Niger, le général Abdourahamane Tiani (C), le colonel malien Assimi Goita (3e à droite) et le capitaine burkinabé Ibrahim Traore (2e à droite) arrivent avant le sommet de la Confédération des États du Sahel (AES) à Niamey, le 6 juillet 2024.

Les régimes militaires du Niger, du Mali et du Burkina Faso, réunis au sein de la nouvelle confédération de l'Alliance des États du Sahel (AES), ont dénoncé jeudi "une ingérence" de l'Union africaine (UA) après des propos qu'ils ont attribués à un responsable de l'organisation panafricaine critiquant leur sécession de la Cédéao.

Les trois pays, dont des militaires ont pris la tête par la force, ont annoncé en janvier quitter la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) aux 15 États membres. Ils ont annoncé lors de leur propre sommet le 6 juillet à Niamey l'institution d'une confédération.


L'AES reproche à la Cédéao les sanctions imposées face aux putschs, aujourd'hui largement levées; elle l'accuse d'être manipulée par des puissances étrangères et de ne pas les soutenir contre le terrorisme.

"Le commissaire de l'UA en charge des affaires politiques, paix et sécurité, s'exprimant au nom du président de la Commission de l'UA, a déclaré (lors du sommet de la Cédéao le 8 juillet à Abuja) que 'le retrait des trois pays' de cette organisation 'est inacceptable pour l'UA et nous croyons en une seule Cédéao'",
indique un communiqué des ministres des Affaires étrangères de l'AES transmis jeudi soir à l'AFP.

Le texte ne mentionne pas le nom du commissaire incriminé.


"Ce jugement de valeur est aussi surprenant qu'inhabituel de la part d'un fonctionnaire statutaire dont les missions et les attributions ne lui confèrent aucun droit d'ingérence dans les affaires intérieures des États membres"
de l'UA, affirment-ils dans ce communiqué daté conjointement de Bamako, Niamey et Ouagadougou, capitales des pays membres de l'AES.

"Ils désapprouvent et condamnent avec la dernière rigueur cette attitude, contraire au devoir de réserve et à l'obligation d'impartialité"
dus par un fonctionnaire de l'UA.

Pour ces trois pays,
"toute appréciation de (leur décision) souveraine"
de quitter la Cédéao
"constitue une ingérence dans les affaires intérieures"
de l'AES.

Le Burkina Faso, le Mali et le Niger font face depuis des années à des violences terroristes meurtrières.


La Cédéao a prévenu le 7 juillet que la région ouest-africaine risquait la
"désintégration",
après la création de la
"confédération"
de l'AES. Elle est également confrontée à la violence persistante des terroristes, à des problèmes de financement et à des difficultés pour créer une force régionale.

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