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Le ministre de la Défense et des Anciens Combattants du Burkina Faso, le colonel-major Kassoum Coulibaly (C), à la réunion des ministres de l'Alliance des États du Sahel (AES), à Ouagadougou, le 15 février 2024, aux côtés du colonel Abdoulaye Maiga, ministre d'État, ministre de l'Administration territoriale et de la Décentralisation, porte-parole du gouvernement du Mali (2e à gauche) et du général Salifou Mody, ministre d'État, ministre de la Défense nationale du Niger.
Les chefs des régimes militaires sahéliens vont tenir samedi leur premier sommet à Niamey, un jour avant les présidents de la Cedeao à Abuja, l'organisation ouest-africaine dont ils ont claqué la porte avec fracas au début de l'année.
Le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont créé en septembre 2023 l'Alliance des États du Sahel (AES).
"Notre pays accueille le samedi 6 juillet le premier sommet des chefs d'État de l'AES, à savoir le Burkina, le Mali et le Niger"
, ont indiqué jeudi soir les autorités de Niamey, dans un bref communiqué lu à la radio publique.
Le capitaine burkinabè Ibrahim Traoré et le colonel malien Assimi Goïta seront reçus dans la capitale dès vendredi par le général nigérien Abdourahamane Tiani, qui a appelé la population à leur réserver
C'est la première fois que les trois hommes se réunissent depuis leur arrivée au pouvoir par des coups d'État entre 2020 et 2023. Plusieurs rencontres bilatérales avaient toutefois eu lieu. Tous ont depuis tourné le dos à la France et à la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao), qu'ils accusent notamment d'être inféodée à Paris et de ne pas assez les soutenir dans la lutte contre les terroristes.
Ils ont annoncé en janvier leur retrait de cette organisation régionale qui tient elle-même un sommet dimanche, à Abuja.
Plusieurs chefs d'État ouest-africains ont appelé ces dernières semaines à trouver une solution pour renouer le dialogue entre les deux blocs.
Fin mai, le nouveau président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, avait jugé possible une réconciliation entre la Cedeao et les trois pays du Sahel, et en juin, le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani avait appelé les pays d'Afrique de l'Ouest à s'allier à nouveau face à l'expansion du terrorisme.
Début mars, le Mali, le Burkina et le Niger avaient annoncé la création d'une force conjointe antiterroriste dont les contours et les effectifs n'ont pas été précisés.
Ils font face depuis des années à des violences terroristes meurtrières, en particulier dans la zone dite des
où des groupes liés à Al-Qaïda et à Daesh tuent civils et soldats dans des attaques. Des millions de personnes ont été déplacées.
L'AES est pour l'heure une coopération économique et de défense de ces trois pays sahéliens qui se sont tournés vers d'autres partenaires comme la Russie, la Turquie et l'Iran, régulièrement qualifiés de
Mais ils affichent régulièrement leur volonté d'aller plus loin.
Fin juin, le colonel Goïta avait assuré que la coopération au sein de l'AES avait pris "un chemin de non-retour", lors d'une visite à Ouagadougou.
Quelques semaines plus tôt, les ministres des Affaires étrangères burkinabè, malien et nigérien avaient
à Niamey un projet de texte créant une confédération, que les chefs d'État devraient adopter lors du sommet de samedi.
Les pays de l'AES, qui utilisent le franc CFA, ont également émis l'idée de créer une monnaie commune à moyen terme.
Selon l'ONG américaine de défense des droits humains International Rescue Committee (IRC), 7,5 millions de personnes connaissent une
"insécurité alimentaire sévère"
dans ces trois pays, en raison de la situation sécuritaire.
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