La CIJ ne doit pas ordonner à Israël de se retirer des territoires palestiniens occupés, exhorte Washington

La rédaction
17:2621/02/2024, Çarşamba
AFP
La plupart des pays intervants aux audiences ont appelé à ce qu'Israël mette fin à son occupation, mais Washington a pris la défense de son allié. 
Crédit Photo : REMKO DE WAAL / ANP / AFP
La plupart des pays intervants aux audiences ont appelé à ce qu'Israël mette fin à son occupation, mais Washington a pris la défense de son allié. 

Israël ne devrait pas être légalement contraint de se retirer des territoires palestiniens occupés sans prendre "en compte les besoins de sécurité très réels d'Israël", ont déclaré les États-Unis mercredi, devant la plus haute juridiction de l'ONU.

La Cour internationale de justice (CIJ), qui siège à La Haye, tient cette semaine des audiences sur les conséquences juridiques de l'occupation par Israël de territoires palestiniens depuis 1967, avec un nombre inédit de 52 pays appelés à témoigner.


La plupart des intervenants ont appelé à ce qu'Israël mette fin à son occupation, mais Washington a pris la défense de son allié. 

Richard Visek, conseiller juridique au Département d'État américain a déclaré:


La cour ne devrait pas conclure qu'Israël est légalement obligé de se retirer immédiatement et sans condition du territoire occupé.

"Tout mouvement vers le retrait d'Israël de la Cisjordanie occupée et de Gaza nécessite la prise en compte des besoins de sécurité très réels d'Israël"
, a-t-il poursuivi.

Ces audiences interviennent dans un contexte de pression juridique internationale croissante sur Israël au regard de ses attaques dévastatrices à Gaza. 


"75 dernières années"


"Je m'attendais à beaucoup plus. Je n'ai rien entendu de nouveau",
a réagi le chef de la diplomatie palestinienne, Riad Al-Maliki. 

Washington a insisté pour que le conflit israélo-palestinien soit abordé
"dans d'autres forums et pas ici"
, a déclaré le ministre.

"Nous avons essayé d'autres forums au cours des 75 dernières années".
Et de poursuivre:

Et nous avons affronté le veto américain et l'hégémonie américaine sur les processus de prise de décision au sein du système des Nations unies.

"Et c'est pourquoi nous sommes venus devant la CIJ"
, a-t-il ajouté.

Le 31 décembre 2022, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ un
"avis consultatif"
non contraignant sur les
"conséquences juridiques découlant des politiques et pratiques d'Israël dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est".

La juridiction statuera
"d'urgence"
sur cette affaire, probablement d'ici la fin de l'année. S'ils ne sont pas contraignants, la plupart des avis consultatifs sont en fait suivis d'effet.

Israël ne participe pas aux audiences mais a soumis une contribution écrite dans laquelle il qualifie les questions posées au tribunal de
"préjudiciables"
et
"tendancieuses".

Prenant également la parole mercredi, la représentante de l'Égypte a qualifié l'occupation de
"violation continue du droit international".

Jasmine Moussa, conseillère juridique au ministère des Affaires étrangères a déclaré:


Les conséquences de l'occupation prolongée d'Israël sont claires et il ne peut y avoir ni paix, ni stabilité, ni prospérité sans le respect de l'État de droit.

Les audiences ont débuté lundi avec les témoignages de responsables palestiniens, qui ont accusé les occupants israéliens de diriger un système de
"colonialisme et d'apartheid"
et exhorté les juges à appeler à la fin de l'occupation
"immédiatement, totalement et sans condition".

L'ambassadeur d'Afrique du Sud aux Pays-Bas a déclaré mardi aux juges que les politiques d'Israël dans les territoires palestiniens sont une forme
"encore plus extrême"
de l'apartheid qu'a connu l'Afrique du Sud avant 1994. 

Ces audiences sont distinctes d'une affaire portée auprès de la CIJ par l'Afrique du Sud, qui accuse Israël de commettre des actes génocidaires à Gaza.


En janvier, la cour a appelé Israël à prévenir tout éventuel acte de génocide dans ce petit territoire palestinien, mais n'a pas évoqué de cessez-le-feu. 


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