Douze personnes, dont deux enfants, ont été tuées par la police au Kenya lors de manifestations de l'opposition en mars, ont affirmé mercredi Amnesty International et Human Rights Watch, dénonçant "l'impunité" dont bénéficient les forces de l'ordre.
Raila Odinga, vétéran de l'opposition et candidat malheureux à l'élection présidentielle d'août 2022, avait appelé ses partisans à manifester contre les résultats du scrutin, qu'il conteste, et la vie chère dans ce pays d'Afrique de l'Est touché par une forte inflation.
Les manifestations des 20, 27 et 30 mars, avaient donné lieu à des affrontements, pillages et actes de vandalisme. Les autorités avaient fait état de trois morts, dont un policier, et avaient annoncé ouvrir des enquêtes.
HRW et Amnesty International ont également répertorié 30 cas de blessures par balles à Nairobi et Kisumu (ouest), bastion de l'opposition où ont eu lieu des manifestations.
La police kényane est régulièrement accusée d'exécutions extrajudiciaires par les organisations de défense des droits humains kényanes et internationales.
Selon l'organisation Missing Voices, 1.264 personnes sont mortes entre les mains des forces de l'ordre depuis qu'elle a commencé à collecter des données en 2007.
Le président kényan William Ruto, élu en août, a annoncé le 16 octobre le démantèlement de la redoutée Unité des services spéciaux (SSU), unité de police créée il y a 20 ans et sous le feu des critiques après des cas de disparitions forcées et de meurtres. Le chef de l'Etat a également promis une refonte de la police.