Les éléphants avaient souvent détruit des mois de travail sur ses terres agricoles, situées entre deux parties du parc national de Tsavo. Adorés des touristes, qui représentent environ 10 % du PIB du Kenya, ils sont détestés par de nombreux agriculteurs, un secteur clé de l'économie.
Mais la population humaine s’est également accrue, empiétant sur les pâturages et les voies de migration des troupeaux. Ces affrontements représentent désormais la principale cause de mortalité des mammifères, d’après le KWS.
Mme Mwangome, qui n’a reçu aucune indemnisation pour la perte de ses récoltes, admet avoir ressenti une profonde colère envers les défenseurs de l’environnement.
Jusqu’à ce que l’association Save the Elephants lui propose une solution inattendue: repousser ces géants grâce à de minuscules bêtes, les abeilles africaines.
Aujourd’hui, des clôtures formées de ruches protègent plusieurs parcelles agricoles, dont celle de Mme Mwangome.
En haute saison, dans 86 % des cas, les éléphants évitent les fermes dotées de ces abeilles, selon une étude publiée le mois dernier.
Elle résume:
Les clôtures de ruches sont venues à notre secours.
Les parcelles de 49 agriculteurs soutenus par le projet sont entourées de 15 ruches connectées. Celles-ci, suspendues à un fil graissé à quelques mètres du sol, tremblent lorsqu’un éléphant affamé s’approche.
Quelques instants après l’arrivée de l’AFP à la ferme de Mwanajuma Kibula, située près d’un parc de Tsavo, une clôture de ruches a repoussé un éléphant. Le pachyderme de cinq tonnes, couvert de boue rouge, a rebroussé chemin après une tentative d’intrusion.
Pour ceux qui ne peuvent se permettre des abeilles, Save the Elephants propose des solutions alternatives : clôtures en tôle qui claquent lorsqu’elles sont secouées ou chiffons imbibés de diesel ou de piment.