Dans la nuit de lundi à mardi, des policiers ont intercepté un camion et un minibus transportant des membres de gangs armés à Pétion-Ville, commune aisée de la banlieue de Port-au-Prince, et dans le centre de la capitale, a expliqué à l'AFP le porte-parole adjoint de la police nationale, Lionel Lazarre.
D'après un photographe de l'AFP, des cadavres de personnes, décrites comme des membres de ces bandes criminelles, ont par la suite été brûlés dans une rue de Pétion-Ville.
Des habitants ont raconté à l'AFPTV, sous couvert de l'anonymat, que:
Des gangs sont arrivés en camion, armés de gros calibres, de pioches, de grands marteaux, afin de provoquer des troubles et répandre la terreur à Pétion-Ville.
Cette coalition a lancé une attaque contre Pétion-Ville et les quartiers Bourdon et Canapé Vert, après un appel sur les réseaux sociaux de l'un de ses chefs, Jimmy Chérisier, alias "Barbecue".
La semaine qui a suivi, des policiers ont arrêté à plusieurs reprises des véhicules MSF et menacé directement le personnel, incluant des menaces de mort et de viol.
Ces violences surviennent en pleine crise politique avec le limogeage le 10 novembre par le CPT du Premier ministre, Garry Conille, lequel a été remplacé le 11 par l'homme d'affaires Alix Didier Fils-Aimé.
Il a promis de rétablir la sécurité et d'organiser les premières élections depuis 2016.
Haïti, pays le plus pauvre des Amériques, pâtit depuis longtemps des violences de bandes criminelles, accusées de meurtres, viols, pillages et enlèvements contre rançon.
La semaine dernière, des tirs d'armes à feu sur trois avions de compagnies américaines ont poussé le régulateur fédéral de l'aviation civile à interdire les vols commerciaux entre les Etats-Unis et Haïti.
L'aéroport de Port-au-Prince est fermé depuis.
Il y a pourtant en Haïti une mission multinationale de soutien à la police. Appuyée par l'ONU et les Etats-Unis, elle est conduite par le Kenya qui y a déployé cet été un peu plus de 400 hommes.
La représentation locale des Nations unies a dénombré 1.233 meurtres entre juillet et septembre, dont 45% imputables aux forces de l'ordre et 47% aux gangs, dans un pays de 12 millions d'habitants.