La police kényane a tiré mardi des gaz lacrymogènes et arrêté 11 manifestants lors d'une marche à Nairobi contre un projet de loi de finances qui instaure de nombreuses nouvelles taxes.
Le texte, qui doit être discuté cette semaine au Parlement, prévoit que ces nouvelles taxes -notamment sur les produits de beauté, les carburants ou les cryptomonnaies- rapporteront 289 milliards de shillings (2 milliards d'euros) pour abonder le budget de 3.600 milliards de shillings (24 milliards d'euros) prévu pour 2023-24.
Le président William Ruto, élu en août 2022, cherche à réduire le déficit d'une économie lourdement endettée, laissé par son prédécesseur Uhuru Kenyatta dont il fut le vice-président.
Locomotive économique d'Afrique de l'Est d'environ 53 millions d'habitants, le Kenya affronte notamment une forte inflation (+8% sur un an en mai) et une sécheresse historique. La croissance a plafonné à 4,8% en 2022, bien loin des 7,6% atteints en 2021.
L'économie kényane est notamment grevée par une dette qui culmine à 70 milliards de dollars (environ 65 milliards d'euros) et une forte dévaluation de sa monnaie, le shilling, face au dollar.
Les opposants au chef de l'Etat l'ont accusé de renier ses promesses de campagne alors qu'il s'était présenté comme le défenseur des déshérités en s'engageant à améliorer leurs conditions de vie.