Un tribunal du Kenya a suspendu vendredi le licenciement de modérateurs de contenus sur Facebook par un sous-traitant de Meta, la maison-mère du réseau social visée par deux autres plaintes dans ce pays d'Afrique de l'Est.
Un groupe de 141 salariés de la société Sama basés dans la capitale kényane Nairobi se sont joints à une plainte initiale déposée le 17 mars par 43 de leurs collègues dénonçant leur licenciement illégal.
Les avocats de Meta affirment que le géant américain des réseaux sociaux - qui détient également Instagram et WhatsApp - ne peut être poursuivi, estimant notamment que le Tribunal de l'emploi et des relations du travail de Nairobi n'a pas juridiction car le groupe n'est pas implanté au Kenya. Ils font par ailleurs valoir que le groupe n'est lié par aucun contrat de travail avec les plaignants.
Meta a annoncé son intention de faire appel.
Ces licenciements, annoncés en janvier et qui devaient être effectifs fin mars, résultent de la prochaine fin du contrat entre Meta et Sama, chargée depuis 2019 de la modération des contenus sur Facebook pour des pays d'Afrique de l'Est et du Sud. Cette tâche doit être confiée à la société Majorel.
Conditions de travail "indignes"
Ils dénoncent aussi une discrimination menée par Meta et Majorel, affirmant que les salariés de Sama ayant postulé pour travailler chez Majorel ont vu leurs candidatures bloquées.
Un ancien employé sud-africain de Sama, Daniel Motaung, a porté plainte en mai 2022 contre Meta et Sama au Kenya, dénonçant des conditions de travail indignes, des méthodes d'embauches trompeuses, des rémunérations irrégulières et insuffisantes ainsi que l'absence de soutien psychologique.
Le même tribunal de Nairobi s'est déclaré compétent en février pour juger cette affaire. Meta a fait appel de la décision.
Ils réclament la création d'un fonds de 1,6 milliard de dollars pour en indemniser les victimes.