A moins d'un mois du début des élections en Inde, l'un des principaux opposants au Premier ministre Narendra Modi, a comparu vendredi devant un tribunal après son arrestation la veille dans le cadre d'une enquête pour corruption, qualifiée par ses partisans de "conspiration politique".
Arvind Kejriwal, plus haut responsable politique de New Delhi, a été conduit dans la salle d'audience d'un tribunal de la capitale indienne, entouré d'officiers de l'Enforcement Directorate, pour demander sa mise en liberté sous caution.
Son équipe juridique voulait initialement contester la légalité de sa détention devant la Cour suprême, mais Shadan Farasat, un de ses avocats, a indiqué à l'AFP qu'elle le ferait plutôt devant un tribunal inférieur.
Des centaines de partisans de son parti Aam Aadmi (AAP) sont descendus dans la rue vendredi pour protester contre cette arrestation, la police dispersant une foule de manifestants qui tentaient de bloquer une intersection routière très fréquentée.
Plusieurs manifestants ont été arrêtés, dont la ministre de l'Education de l'Etat de Delhi, Atishi Marlena Singh, et son collègue de la Santé, Saurabh Bhardwaj, selon un journaliste de l'AFP sur place.
Il a introduit dans l'Etat de Delhi une politique controversée de libéralisation de la vente d'alcool en 2021, invitant des acteurs privés à ouvrir des magasins et mettant fin au monopole de l'Etat.
Déclin de la démocratie
M. Kejriwal, 55 ans, qui a été ministre en chef de Delhi pendant près d'une décennie et a d'abord pris ses fonctions en tant que fervent défenseur de la lutte contre la corruption, avait résisté à plusieurs convocations de la Direction de l'application des lois pour être interrogé dans le cadre de l'enquête.
Les opposants politiques de M. Modi et les groupes de défense des droits internationaux tirent depuis longtemps la sonnette d'alarme sur le rétrécissement de l'espace démocratique en Inde.
Il a été condamné à deux ans de prison, mais le verdict a été suspendu en appel. L'AAP, le Congrès et plusieurs autres partis ont formé une coalition d'opposition en vue du scrutin qui se déroulera entre avril et juin.
Rares sont ceux qui s'attendent à ce que le bloc fasse une percée contre Narendra Modi, qui reste très populaire une décennie après son entrée en fonction.