Le plus haut responsable politique de la capitale indienne, New Delhi, sera défendu vendredi devant la Cour suprême, au lendemain de son arrestation qualifiée par ses partisans de "conspiration politique" à moins d'un mois des élections nationales.
Le chef de la région de Delhi, Arvind Kejriwal, l'un des principaux dirigeants de l'alliance d'opposition qui va affronter le Premier ministre Narendra Modi à partir du 19 avril aux prochaines élections, a été arrêté jeudi soir après plusieurs heures d'interrogatoire par l'Enforcement Directorate, la principale agence indienne chargée de la lutte contre les délits financiers.
La Cour suprême a déclaré qu'elle entendrait vendredi un plaidoyer contestant la légalité de cette arrestation par les avocats de son parti Aam Aadmi (AAP).
Le gouvernement de M. Kejriwal, qui fait lui-même campagne contre la corruption, a été accusé de corruption dans l'attribution de licences privées de vente d'alcool.
Il a introduit dans l'État de Delhi une politique controversée de libéralisation de la vente d'alcool en 2021, invitant des acteurs privés à ouvrir des magasins et mettant fin au monopole de l'État.
Déclin de la démocratie
M. Kejriwal, 55 ans, qui a été ministre en chef de Delhi pendant près d'une décennie et a d'abord pris ses fonctions en tant que fervent défenseur de la lutte contre la corruption, avait résisté à plusieurs convocations de la Direction de l'application des lois pour être interrogé dans le cadre de l'enquête.
Il fait partie des principaux dirigeants de l'opposition à faire l'objet d'enquêtes criminelles dont les partisans affirment qu'elles sont motivées par des considérations politiques.
Rahul Gandhi, membre du Congrès, principal parti d'opposition et descendant d'une dynastie qui a dominé la politique indienne pendant des décennies, a été reconnu coupable de diffamation l'année dernière à la suite d'une plainte déposée par un membre du parti de M. Modi.
Il a été condamné à deux ans de prison, mais le verdict a été suspendu en appel.
Rares sont ceux qui s'attendent à ce que le bloc fasse une percée contre Narendra Modi, qui reste très populaire une décennie après son entrée en fonction.