Inde: un gros donateur politique visé par des enquêtes pour fraude et évasion fiscales

20:0015/03/2024, Cuma
MAJ: 15/03/2024, Cuma
AFP
Environ 11% du total des obligations émises entre avril 2019 et janvier 2024, représentant 165 millions de dollars environ, ont été acquises par une société dirigée par Santiago Martin.
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Environ 11% du total des obligations émises entre avril 2019 et janvier 2024, représentant 165 millions de dollars environ, ont été acquises par une société dirigée par Santiago Martin.

Le principal donateur politique connu de l'Inde est une société de loterie qui a fait l'objet d'enquêtes pour fraude et évasion fiscale, selon des données publiées par la commission électorale en amont des élections nationales.

La commission électorale a publié jeudi soir la liste des acquéreurs d'obligations électorales, un programme de financement politique qui a aidé le parti du Premier ministre Narendra Modi à constituer un immense trésor de guerre de campagne éclipsant ses rivaux.


La Cour suprême du pays a invalidé le mois dernier ce système de financement anonyme des partis politiques jugeant qu'il violait le droit des électeurs de savoir qui finançait leurs représentants.


Environ 11% du total des obligations émises entre avril 2019 et janvier 2024, représentant 165 millions de dollars environ, ont été acquises par une société dirigée par Santiago Martin, surnommé le "Roi de la loterie" par les médias indiens.

Soupçonnés de fraudes fiscales, de blanchiment d'argent, M. Martin et sa société "Future Gaming and Hotel Services", exploitant des loteries dans tout le pays, ont fait l'objet de plusieurs enquêtes à partir de 2011, selon les médias locaux.


Selon le député Jairam Ramesh du Congrès, principal parti d'opposition, les données révèlent que l'entreprise de Martin avait fait des dons à des partis politiques, par deux fois au moins, après des perquisitions d'enquêteurs.

"Il existe de nombreux cas d'entreprises qui ont fait don d'obligations électorales et ont immédiatement obtenu d'énormes avantages de la part du gouvernement"
, a-t-il affirmé vendredi sur le réseau social X.

L'entreprise de M. Martin fait partie des 14 donateurs d'obligations électorales, sur les 30 principaux, signalés comme faisant l'objet d'enquêtes criminelles, selon l'analyse des données réalisée par l'AFP.

Les données de la Commission électorale de l'Inde montrent que le parti nationaliste hindou Bharatiya Janata (BJP) de M. Modi a été de loin le plus grand bénéficiaire d'obligations électorales sur la période examinée.


Le BJP a reçu un peu moins de 48% de toutes les obligations encaissées par les partis jusqu'en mars 2023, soit environ 730 millions de dollars.


Le Congrès, principal parti d'opposition indien, a lui reçu environ 171 millions de dollars sur la même période, soit 11% du total. Nirmala Sitharaman, la ministre des Finances de Modi, a estimé vendredi que toute suggestion d'un lien entre enquêtes criminelles et dons politiques ne reposait que
"d'énormes hypothèses"
.

Mme Sitharaman a affirmé qu'il était peu probable que des entreprises accusées de conduite criminelle aient fait des dons au BJP.


Vendredi, la commission électorale a prévenu que les dates des élections nationales seraient annoncées samedi.


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