Sous un soleil implacable, une demi-douzaine d'hommes empilent des parpaings dans le sable pour former des rangées de tombes: ce sont les sépultures des victimes futures de la bande de Gaza.
Autrefois, Saadi Hassan Barakeh était le fossoyeur en chef de deux cimetières à Deir Al-Balah, dans le centre du territoire palestinien, en proie aux bombardements israéliens depuis plus de dix mois.
Une fois les trois hectares et demi d'Ansar remplis, il se consacre au cimetière Al-Soueid, un site de cinq hectares et demi.
Avant la guerre, nous avions un ou deux enterrements par semaine, grand maximum cinq. Aujourd'hui, il y a des semaines où j'enterre 200 ou 300 personnes, c'est inimaginable.
"Jamais vu ça"
En première ligne de ce drame, M. Barakeh encourage les 12 ouvriers qui l'aident à creuser, agencer et refermer des dizaines de tombes chaque jour. Pourtant, les images des corps d'enfants et de femmes déchiquetés le hantent le soir et explique:
Je n'arrive pas à dormir après avoir vu autant de corps d'enfants et de femmes tuées.
Il évoque une famille où il a enterré 47 femmes, dont 16 étaient enceintes.
"Pourquoi les enfants?"
Au-dessus de sa tête, le bourdonnement incessant des drones rappelle la dure réalité de Gaza.