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Manifestation contre l'islamophobie, à Paris, le 10 novembre 2019.
Un nouvel établissement privé musulman se trouve dans le collimateur de l'Etat français après que la ministre de l'Éducation nationale, Nicole Belloubet, a annoncé vouloir fermer le collège Avicenne à Nice.
Quelques semaines après avoir décidé de rompre le contrat du lycée Averroes de Lille, c'est au collège Avicenne de Nice de faire les frais de la politique islamophobe du gouvernement français. Mme Belloubet, l'actuelle ministre de l'Education nationale, souhaitant tout bonnement fermer l'établissement. En cause, un prétendu
"problème de financement opaque"
, une action qu'elle estime en violation de la loi sur le séparatisme de 2021.
Mesure justifiée ou acharnement injuste ?
Alors que les autorités justifient cette mesure comme une action nécessaire pour préserver l'intégrité de la loi et lutter contre les tendances séparatistes, de nombreuses voix s'élèvent pour dénoncer ce qu'ils perçoivent comme un
acharnement injuste contre les institutions musulmanes en France
.
Le collège Avicenne, un établissement privé musulman hors contrat et doté de quatre classes allant de la 6e à la 3e, est accusé par les autorités de ne pas avoir été transparent sur ses sources de financement malgré les relances effectuées.
Cette décision de fermeture s'inscrit dans un contexte plus large de mesures prises à l'encontre des établissements musulmans en France, soulevant des inquiétudes sur le ciblage discriminatoire de cette communauté.
L'annonce de la fermeture du collège Avicenne intervient à la suite de plusieurs autres décisions administratives concernant des établissements musulmans. Récemment, le préfet du Nord a décidé de mettre fin aux subventions publiques du lycée Averroès à partir de la rentrée 2024, une décision confirmée en référé par le tribunal administratif de Lille le 12 février.
La question de la fermeture du collège Avicenne soulève également des préoccupations quant à la procédure suivie par les autorités.
La direction de l'établissement a vivement critiqué le processus, dénonçant le manque de communication et d'avis préalable de la part du ministère de l'Éducation nationale. Cette situation met en lumière les tensions croissantes entre les autorités et les institutions musulmanes, alimentant le
sentiment de marginalisation et de stigmatisation au sein de la communauté musulmane en France.
La loi séparatisme, boite de Pandore islamophobe
Au lendemain de l'annonce de la fermeture, c'est toute la fachosphère qui applaudit des deux mains la décision de la ministre Belloubet. Une décision, parmi tant d'autres, rendue possible par la loi séparatisme, pudiquement appelée
"loi confortant les principes républicains"
afin de ne pas être retoquée au Conseil d'Etat.
Trois ans après son adoption en 2021, cette loi est toujours perçue la communauté musulmane comme un outil de musellement et de discrimination. Elle continue également de susciter des
inquiétudes quant à ses implications pour les droits et libertés des musulmans en France.
Il faut souligner que, dans les faits, la loi séparatisme a ciblé spécifiquement les mosquées, les écoles et les commerces gérés par des membres de la communauté musulmane.
De plus, cette loi a eu pour effet de réduire au silence les principaux organismes de défense des droits des musulmans
, tels que le CCIF (Collectif Contre l'Islamophobie en France), le CRI (Coordination contre le Racisme et l'Islamophobie) qui ont été dissout en Conseil des ministre. Dans ce climat, de nombreux musulmans ressentent une pression croissante pour limiter leur expression publique et leur participation civique, exacerbant ainsi les tensions sociales et renforçant les perceptions d'injustice et de discrimination.
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