Le président français Emmanuel Macron. Crédit Photo: Ludovic MARIN / AFP
Le Président français, Emmanuel Macron, a réagi, ce vendredi, sur la polémique autour des visas refusés aux artistes venant de Guinée, Niger et Burkina Faso et a déclaré que l'ambassadeur de France au Niger "est pris en otage" dans l'ambassade à Niamey.
En visite en Côte-d'Or pour les Journées européennes du patrimoine, le chef d'État français a répondu aux questions des journalistes.
Interrogé sur la polémique, le chef d'État français a déclaré que
et que
"la vocation de la France est d'accueillir les artistes et les intellectuels".
Emmanuel Macron a ajouté que la France a
"bien stoppé les actions, mais au Sahel. Pas chez nous",
a-t-il souligné.
Pour rappel, ce jeudi, une correspondance du Quai d'Orsay, citée par Radio France indiquait que
"les artistes du Niger, du Burkina Faso et du Mali ne sont plus les bienvenus sur les scènes françaises".
"Sur instruction du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, il a été décidé de suspendre, jusqu’à nouvel ordre, toute coopération avec les pays suivants : Mali, Niger, Burkina Faso",
avait expressément indiqué la Direction des affaires culturelles.
Quelques heures après la sortie de cette information dans les médias français et africains, le ministère français de la Culture a émis un communiqué pour affirmer qu'aucun spectacle n'est déprogrammé suite à cette décision. Et que les artistes en possession d'un visa valide ne sont pas concernés.
"Aucune déprogrammation d’artistes, de quelque nationalité que ce soit, n’est demandée ni par le ministère des Affaires étrangères, ni par le ministère de la Culture",
a indiqué le ministère de la Culture par voie d'un communiqué.
Le ministère a néanmoins reconnu que
"pour des raisons de sécurité, la France a suspendu depuis le 7 août la délivrance de visas depuis Niamey, Ouagadougou et Bamako, ainsi que la mise en œuvre dans ces pays des actions de coopération culturelle".
"Cette décision n’affecte pas les personnes qui seraient titulaires de visas délivrés avant cette date ou qui résident en France ou dans d’autres pays",
a précisé le ministère de la Culture.
Lors de sa déclaration aux journalistes, ce vendredi, Emmanuel Macron s'est également attardé sur la situation politique au Burkina Faso, au Mali et au Niger.
"Vous avez des putschistes qui aujourd’hui nous attaquent, attaquent la culture chez eux et ne nous permettent plus de le faire",
a affirmé le chef d'État français.
"C’est un devoir de réduire notre présence et de même stopper notre coopération",
a-t-il souligné, affirmant que l’ambassadeur français au Niger est empêché par le pouvoir militaire de sortir de son ambassade.
"Comment voulez-vous que nous délivrions des visas ou que nous fassions de la coopération culturelle quand vous n’avez plus la possibilité, même en tant qu’ambassadeur, de sortir, qu’il est persona non grata et qu’on refuse qu’il puisse s’alimenter ? Il ne faut pas retourner la charge : la faute, c’est celle des putschistes",
a-t-il estimé, ajoutant que le personnel diplomatique français à Niamey se nourrit de
et est
au sein de l'ambassade.
Pour rappel, depuis la prise de pouvoir militaire au Niger, le 26 juillet dernier, la Cédéao fait peser la menace d'une intervention militaire dans ce pays du Sahel. Une décision soutenue par la France, qui compte environ 1 500 soldats dans ce pays sahélien.
Le pouvoir militaire nigérien a exigé le départ de l'ambassadeur français dans le pays ainsi que de ses soldats. La requête a été refusée par les autorités françaises qui considèrent Mohammed Bazoum comme le président légitime du pays.
Le 9 septembre dernier, le Colonel major nigérien Amadou Abdramane a lu un communiqué à la télévision nationale, déclarant que
"la France continue de déployer ses forces dans plusieurs pays de la Cédéao dans le cadre de préparatifs d’une agression contre le Niger, qu’elle envisage en collaboration avec cette organisation communautaire".
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