Le Conseil de sécurité de l'ONU préoccupé par les attaques israéliennes contre les hôpitaux de Gaza

11:534/01/2025, samedi
MAJ: 3/01/2025, vendredi
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Cette photo montre les dégâts subis par l'hôpital Al-Wafaa dans le centre de la bande de Gaza le 29 décembre 2024, dans le cadre de la guerre entre Israël et le mouvement palestinien Hamas.
Crédit Photo : Omar AL-QATTAA / AFP
Cette photo montre les dégâts subis par l'hôpital Al-Wafaa dans le centre de la bande de Gaza le 29 décembre 2024, dans le cadre de la guerre entre Israël et le mouvement palestinien Hamas.

Plusieurs membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont exprimé vendredi leurs préoccupations concernant les attaques israéliennes contre les hôpitaux dans la bande de Gaza.

"Le ciblage délibéré des hôpitaux, du personnel médical, des patients et des blessés défie tous les principes du droit humanitaire et n'a aucune justification",
a déclaré Asim Iftikhar, ambassadeur du Pakistan auprès de l'ONU, lors d'une réunion du Conseil de sécurité sur la situation au Moyen-Orient.

Cette réunion a eu lieu à la suite du raid de la semaine dernière contre l'hôpital Kamal Adwan et l'arrestation arbitraire et de la détention de son directeur, Hussam Abu Safiya.


Iftikhar a affirmé qu'aucun endroit sur Terre n'est soumis à une violation aussi flagrante du droit humanitaire international que Gaza, soulignant que les actions israéliennes sont injustifiables et nécessitent une réponse immédiate.

"L'ampleur de cette campagne génocidaire est stupéfiante. Son intention, indiscutable. Les maisons, les écoles, les hôpitaux et même le patrimoine culturel de Gaza sont en ruines. Même l'ONU et son personnel n'ont pas été épargnés. Ce n'est pas une guerre",
a-t-il déclaré.

"C'est une campagne d'éviction, de nettoyage ethnique et d'anéantissement, le bombardement indiscriminé de civils et la destruction systématique d'infrastructures critiques ne sont pas des incidents isolés. Ce sont des actes calculés visant à effacer un peuple entier de sa terre natale",
a-t-il ajouté.

L'ambassadeur a également appelé le Conseil à assumer ses responsabilités et à ne pas fermer les yeux sur cette tragédie.


Le silence est une complicité.

"Israël doit respecter le droit international humanitaire"


L'ambassadeur de France auprès de l'ONU, Nicolas de Rivière, a affirmé que son pays condamne les récentes opérations militaires israéliennes ciblant plusieurs hôpitaux, en particulier celui de Kamal Adwan.


"Israël doit respecter le droit international humanitaire. Cela nécessite le respect et la protection du personnel médical et des infrastructures",
a-t-il déclaré.

Appelant Israël à permettre l'acheminement de l'aide humanitaire, de Rivière a souligné que tous les points de passage doivent être ouverts et que les convois humanitaires et le personnel doivent être protégés.


L'ambassadeur permanent de l'Algérie auprès de l'ONU, Amar Bendjama, a indiqué que l'agression israélienne en cours contre le peuple palestinien, notamment à Gaza, a un
"objectif clair et alarmant",
à savoir le
"nettoyage ethnique",
en particulier dans le nord de Gaza.

"L'occupant israélien cherche à éroder la résilience du peuple palestinien. Nous devons agir ensemble pour mettre fin à cette tragédie",
a-t-il déclaré.

Bendjama a également appelé le Conseil à exiger un cessez-le-feu
"immédiat, inconditionnel et permanent"
à Gaza.

La représentante adjointe permanente des États-Unis auprès de l'ONU, Dorothy Shea, a affirmé qu'il est inconcevable de laisser les civils sans hôpitaux fonctionnels ni soins médicaux adéquats.


"Il est crucial qu'Israël respecte le droit international humanitaire et prenne toutes les mesures possibles pour prévenir les dommages aux civils, notamment en ce qui concerne les patients recevant des soins à l'hôpital Kamal Adwan et les professionnels de santé dédiés aux soins de la population",
a-t-elle ajouté.

Les États-Unis ont clairement fait savoir à Israël qu'il doit faire davantage pour remédier à ces lacunes humanitaires évitables, a précisé Shea.

L'ambassadeur de la Russie auprès de l'ONU, Vasily Nebenzya, a exprimé la
"vive inquiétude"
de Moscou face aux bombardements et aux tirs israéliens en cours sur des objets civils dans le territoire de la bande de Gaza.

Appelant Israël à respecter le droit international humanitaire, Nebenzya a insisté sur le fait que les hôpitaux ne doivent pas devenir des champs de bataille.

"Ils ne doivent pas être utilisés à des fins militaires. Et les travailleurs médicaux doivent avoir la possibilité d'accomplir leur devoir civil et moral sans entrave",
a-t-il ajouté.

Depuis le 7 octobre 2023, Israël a tué plus de 45 550 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, à Gaza.


En novembre, la Cour pénale internationale a délivré des mandats d'arrêt contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité à Gaza.


Israël fait également face à une affaire de génocide à la Cour internationale de Justice pour sa guerre contre l'enclave.


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