Niger: le chargé d'Affaires de l'ONU alerte sur des "violations" de la France et de la Cédéao

18:528/09/2023, Cuma
MAJ: 8/09/2023, Cuma
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Crédit photo: AFP
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Le chargé d'Affaires de la mission permanente de l'ONU (Organisation des Nations unies) au Niger a fait état de "violations du droit international commises par le Gouvernement français et la Cédéao (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest) contre le Niger".

Dans le préambule d'un courrier adressé au Conseil de sécurité des Nations unies le 28 août dernier, révélé par le chercheur Julien Antouly, le Chargé d'affaires par intérim de la mission du Niger à l'ONU, Idrissa Aboubacar Daddo, note
"que depuis le changement de régime intervenu le 26 juillet 2023, la République du Niger fait face à des sanctions des Organisations régionales et sous-régionales, dont certaines d’entre elles sont contraires au droit de ces organisations internationales, au droit international général et à la Charte des Nations Unies, mesures qui ont des conséquences sur la vie des populations nigériennes. La République du Niger est également confrontée à des actes graves qui sont de nature à porter atteinte à la paix et à la sécurité internationales par la République française".

Violations de la Cédéao


Le chargé d'Affaires de l'ONU dénonce les sanctions adoptées par la Cédéao, dont certaines dépassent les mesures prévues par les textes de l'organisation, notamment la fermeture des frontières et la suspension des transactions commerciales, qui sont prises en violation des textes de la Cédéao.

Il dénonce également les menaces d'interventions de la Cédéao, qui constituent une
"violation de l’interdiction du recours à la force"
, en raison du non-respect des règles procédurales du Protocole de Lomé ainsi que de l'absence d'autorisation du Conseil de sécurité des Nations unies.

Violations de la France


La Mission dénonce également une série
"d'actes graves qui sont de nature à porter atteinte à la paix et à la sécurité internationales par la République Française"
.

Parmi ces violations commises par la France, figure notamment
"la recherche des voies et moyens pour intervenir militairement au Niger"
, en coordination avec
"les anciennes autorités nigériennes"
, ainsi que le refus de reconnaître la décision des autorités nigériennes de rappel de l'ambassadeur du Niger à Paris, mais aussi le refus français de reconnaître la dénonciation des
"accords de coopération et arrangement technique dans les domaines de la défense et de la sécurité"
, soit son refus de rapatrier les 1 500 soldats français présents sur le territoire nigérien.

Le chargé d'Affaires de la mission permanente de l'ONU au Niger a également dénoncé le
"comportement des forces françaises sur le territoire nigérien et de leurs complices terroristes"
.

Il a notamment évoqué une situation où des éléments terroristes prisonniers ont été libérés de manière unilatérale par les forces françaises, ce qui a conduit à une réunion de planification entre ces éléments terroristes pour attaquer des positions militaires dans la zone des trois frontières.

Le chargé d'Affaires dénonce également
"la violation répétée et continue de l’espace aérien nigérien"
par les forces aériennes françaises.

Pour rappel, suite à la prise de pouvoir par les militaires au Niger le 26 juillet dernier, l'ambassadeur de France au Niger, Sylvain Itté, a été sommé, par les militaires au pouvoir, de quitter le Niger dans un délai de 48 heures.


Un ultimatum, lancé le 27 août, auquel la France a refusé de se conformer, incitant son représentant à ne pas quitter le sol nigérien et rejetant catégoriquement les exigences d’un pouvoir qu’elle juge illégitime pour fonder une telle requête.

Les autorités nigériennes exigent également le départ des 1 500 militaires français du territoire nigérien, une autre exigence à laquelle Paris refuse de se plier.


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