Le Venezuela offre 100.000 dollars pour capturer l'opposant Gonzalez Urrutia, attendu en Argentine

11:443/01/2025, vendredi
AFP
Edmundo Gonzalez Urrutia, lors d'une réunion avec des travailleurs de la santé à Caracas, le 18 juin 2024.
Crédit Photo : Federico PARRA / AFP
Edmundo Gonzalez Urrutia, lors d'une réunion avec des travailleurs de la santé à Caracas, le 18 juin 2024.

L'opposant vénézuélien en exil Edmundo Gonzalez Urrutia, qui revendique la victoire lors de l'élection du 28 juillet face au président Nicolas Maduro, est en chemin pour l'Argentine, alors que les autorités vénézuéliennes offrent une récompense de 100.000 dollars pour toute information permettant de le capturer.

M. Gonzalez Urrutia, exilé en Espagne depuis septembre et qui a promis de revenir dans son pays pour
"prendre ses fonctions"
le 10 janvier à la place de Nicolas Maduro, doit arriver dans quelques heures à Buenos Aires, a indiqué jeudi à l'AFP une source au sein de la présidence argentine, sans fournir plus de détails.

Peu avant, Caracas avait annoncé offrir une récompense de 100.000 dollars pour toute information menant à la capture de l'opposant vénézuélien.

"Recherché. Ordre de capture. Récompense: 100.000$"
, peut-on lire sur une affiche publiée sur les réseaux sociaux par la police vénézuélienne, avec une photo de M. Gonzalez Urrutia.

L'affiche sera mise en place dans les aéroports et les points de contrôle policiers de tout le pays, ont indiqué des sources judiciaires à l'AFP.


La proclamation de la réélection de Nicolas Maduro pour un troisième mandat de six ans a été vivement contestée par l'opposition, qui considère que M. Gonzalez Urrutia est le vainqueur, avec plus de 67% des suffrages.

"Marionnette"


L'ancien diplomate et la cheffe de l'opposition vénézuélienne, Maria Corina Machado, qui vit dans la clandestinité, ont appelé mardi leurs concitoyens à manifester, alors que le président Nicolas Maduro doit prêter serment le 10 janvier pour un troisième mandat.


"Prenons ensemble l'engagement que mon mandat débutera en 2025"
, a déclaré M. Gonzalez Urrutia, qui vivait en Espagne à la suite d'un mandat d'arrêt lancé contre lui.

Les Etats-Unis, l'Union européenne et de nombreux pays d'Amérique latine ne reconnaissent pas la réélection de M. Maduro, élu depuis 2013 après des scrutins contestés.

Nicolas Maduro, qui estime que les accusations de fraude électorale font partie d'un plan pour mener à bien un
"coup d'Etat"
dans le pays, se prépare à prêter serment le 10 janvier, soutenu par l'armée.

"Le 10 janvier 2025, nous descendrons dans la rue par millions pour prêter serment pour le Venezuela"
, peut-on entendre dans une vidéo que le président a publiée jeudi sur Instagram, reprenant les images d'un discours prononcé en décembre aux portes du palais présidentiel à Caracas.

"La maison du peuple ne tombera jamais entre les mains d'une marionnette"
, indique aussi un message qui accompagne la publication, en référence à M. Gonzalez Urrutia.

La proclamation de la victoire de Nicolas Maduro a entraîné des protestations et des affrontements avec les forces de l'ordre, faisant 28 morts et près de 200 blessés.

Plus de 2.400 personnes ont été arrêtées au cours des troubles ayant suivi l'élection, accusées notamment de terrorisme et d'incitation à la haine. Près de 1.400 d'entre elles ont été remises en liberté conditionnelle, selon les autorités.


Cour pénale


L'arrivée attendue de l'opposant vénézuélien devrait tendre un peu plus des relations au plus bas entre Caracas et Buenos Aires.


Jeudi, l'Argentine a annoncé avoir déposé plainte contre le Venezuela devant la Cour pénale internationale (CPI) pour la
"détention arbitraire et la disparition forcée"
d'un gendarme argentin, Nahuel Gallo, retenu par Caracas qui l'accuse de
"terrorisme"
.

Les relations diplomatiques entre les deux pays ont été rompues par le Venezuela après que le président argentin Javier Milei ait remis en cause la réélection de Nicolas Maduro.

La sécurité de l'ambassade argentine à Caracas est depuis assurée par le Brésil. En mars, six collaborateurs de la dirigeante de l'opposition vénézuélienne Maria Corina Machado, accusés de
"terrorisme"
, se sont réfugiés dans la représentation diplomatique. Cinq d'entre eux y sont toujours.

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