Yasmine Znaïdi, ressortissante française vivant à Gaza, a tragiquement perdu ses enfants lors d'une frappe de drone israélienne le 24 octobre à Gaza. Alors que les autorités françaises ont mis près de 10 jours à confirmer l'information, la mère endeuillée est jetée au pilori par la presse française qui l'accuse de soutenir le terrorisme. Une affaire typiquement française, où la presse mainstream détourne volontairement l'attention du deuil de la mort de deux enfants tués par l'État sioniste pour jeter un regard inquisiteur sur leur mère.
Dans un monde normalement constitué, lorsqu'une mère de famille perd ses deux enfants, on respecte son deuil. Surtout quand il s'agit d'enfants n'ayant pas atteint l'âge de l'adolescence, pas même celui de la puberté. Cette attitude est héritée des vieilles traditions millénaires de ce que l'on appelle la civilisation.
Or, il existe encore et toujours, sur cette planète que l'humanité partage, un morceau de terre qui résiste aux éléments les plus basiques de la civilisation, la France pour ne pas la nommer.
En effet, à peine l'annonce de la mort de ces deux enfants était-elle confirmée par un communiqué du ministère des Affaires Étrangères, que déjà, sur tous les plateaux télévisés des grandes chaînes d'information en continue, de BFM à RMC, chaque présentateur prenait le soin de préciser le parcours judiciaire de leur mère.
La Presse française complice des crimes israéliens ?
Yasmine Znaïdi, une humanitaire comme les autres
Pour revenir à la mère des enfants, Yasmine Znaïdi a épousé un ressortissant palestinien natif de Gaza. Tous les jours depuis son compte Instagram, elle faisait état des distributions alimentaires que son association mettait en place, et en direct. De plus elle se rendait fréquemment à l'Institut français de Gaza.
On a rarement vu des terroristes distribuer des plats de riz quotidiennement, se rendre dans des centres culturels français, filmer le tout en direct et demander des dons en ligne pour ça. Un peu de sérieux.
Mme Znaïdi avait été ensuite mise en examen pour financement d'activité terroriste. Une accusation si bien fondée, que pendant trois longues années durant lesquelles les engrenages de l'administration judiciaire semblaient rouillés, les services de renseignement ont échoué à trouver le moindre élément justifiant une quelconque incarcération. Nous étions alors en pleine période d'attentats en France. Le pays était marqué par les attaques de janvier et novembre 2015, et les préfectures œuvraient corps et âmes pour perquisitionner plus de 7 000 musulmans et rentrer bredouille. Dans ce contexte ultrasécuritaire et ultra répressif, Yasmine Znaïdi, qui n'a jamais été reconnue coupable et à qui on ignorait la version des faits, a décidé de s'affranchir de son contrôle judiciaire et de se rendre à Gaza, chez le père de ses enfants.
Ses enfants méritent-ils de mourir pour autant ? N'importe quel esprit civilisé répondra par la négative. Ce n'est visiblement pas le cas de la presse française pour qui le statut de la victime dépend de celui de ses parents.