En France, pays phare de la production de romans, la "rentrée littéraire" s'ouvre sous le signe de la sobriété avec un nombre de parutions au plus bas depuis 25 ans, dans un secteur frappé par le prix du papier.
Véritable institution depuis plus d'un siècle, la rentrée littéraire française inonde traditionnellement les étals des librairies et alimente débats et polémiques dans un pays adepte des controverses artistiques.
C'est 5% de moins que l'année précédente, et surtout un tiers de moins que le record de quelque 700 romans établi en 2010.
Il y a une logique à cela: le coût du papier. S'il a reculé par rapport aux sommets de la fin de l'an dernier, il reste encore élevé. Et le pouvoir d'achat des lecteurs inquiète les professionnels du livre qui ont les yeux tournés vers les prestigieux prix littéraires, dont le Goncourt, qui seront décernés à l'automne.
L'édition française ne se porte pas si mal, mais en littérature, c'est le livre de poche (réédition à prix modéré) qui tire le marché. L'an dernier, il s'en est vendu 81 millions en France, contre 78 millions pour les nouveautés, selon l'institut GfK, référence sur les ventes du secteur.
Le Royaume-Uni occupe la première place, devant l'Islande où le nombre record d'un habitant sur dix publiera un livre durant son existence selon le site internet du Guiness World Records.
En France, cette rentrée littéraire 2023 sera aussi marquée par un bouleversement du secteur. La prestigieuse maison d'édition Grasset va ainsi changer de propriétaire d'ici à octobre, ainsi que toute sa maison mère, Hachette Livre, troisième éditeur mondial repris par le groupe Vivendi et le milliardaire Vincent Bolloré.