L'ex-chef des services secrets du Kazakhstan, principal accusé dans l'affaire des émeutes meurtrières de janvier 2022 ayant ébranlé ce pays d'Asie centrale, a été reconnu lundi coupable de "haute trahison" et "coup d'Etat", et condamné à 18 ans de prison ferme.
Patron du Comité national de sécurité et arrêté lors des troubles, Karim Massimov est présenté par les autorités comme le cerveau d'un complot pour renverser le président Kassym-Jomart Tokaïev à la faveur de ces émeutes d'une violence rare dans cette vaste ex-république soviétique.
En janvier 2022, des protestations pacifiques contre la hausse du prix du carburant et les inégalités sociales ont dégénéré en affrontements entre forces de l'ordre et civils.
L'ex-président omnipotent Noursoultan Nazarbaïev, au pouvoir durant trois décennies, était également visé par les manifestants, qui l'accusaient de s'être enrichi avec ses proches au dépit de la population.
M. Massimov, 57 ans, est considéré comme un soutien et relais de M. Nazarbaïev.
S'il a démissionné en 2019, M. Nazarbaïev continuait de jouer un rôle influent, avant de voir son étoile pâlir lors des émeutes.
Début mars, l'ex-ministre de la Défense du Kazakhstan a été condamné à 12 ans de prison pour n'avoir pas suffisamment défendu Almaty, la plus grande ville du pays et épicentre des violences lors des émeutes.