M. Trump a annoncé jeudi avoir été inculpé par la justice fédérale pour sa gestion des archives de la Maison Blanche.
Le milliardaire, dont le domicile de Floride avait été perquisitionné l'été dernier par des agents du FBI à la recherche de ces dossiers, a fait savoir qu'il était convoqué mardi devant un tribunal fédéral à Miami, à la veille de son 77ème anniversaire.
Son avocat Jim Trusty a précisé sur CNN que son client se rendrait à cette convocation et qu'il faisait l'objet de sept chefs d'inculpation, notamment en vertu d'une loi sur l'espionnage qui interdit de garder des documents classifiés dans des endroits non autorisés et non sécurisés.
Les élus républicains ont immédiatement serré les rangs autour de lui.
Aux Etats-unis, être inculpé et même condamné pour un délit ou un crime n'interdit pas d'être candidat, élu ou d'occuper une fonction officielle.
En janvier 2021, quand il avait quitté la Maison Blanche pour s'installer dans sa luxueuse résidence de Mar-a-Lago, Donald Trump avait emporté des boîtes entières de dossiers.
Un an plus tard, après plusieurs relances, il avait accepté de restituer 15 cartons avec plus de 200 documents classifiés. Dans un courrier, ses avocats avaient alors assuré qu'il n'y en avait pas d'autres.
Des agents du FBI s'y étaient rendus le 8 août et avaient saisi une trentaine d'autres boîtes, contenant 11.000 documents dont certains très sensibles sur l'Iran ou la Chine.
Dénonçant avec force une opération médiatique, ses avocats avaient vivement reproché au FBI la publication d'une photo montrant des documents saisis estampillés "Top Secret", éparpillés sur une moquette au motif floral.
Pour faire taire les accusations de machination, le ministre de la Justice Merrick Garland avait nommé en novembre un procureur spécial, Jack Smith, chargé de superviser l'enquête de manière indépendante ainsi qu'une autre sur le rôle de Donald Trump dans l'assaut du Capitole.
Un autre procureur spécial enquête en parallèle sur des documents classés confidentiels retrouvés en début d'année dans un ancien bureau et au domicile du président démocrate Joe Biden par ses avocats.
Ces trouvailles embarrassantes, ainsi que d'autres chez l'ex-vice-président Mike Pence, ont permis à Donald Trump de minimiser la gravité de sa conduite, même si Joe Biden a toujours coopéré avec la justice, restituant de son plein gré les documents, en nombre bien moindre.
Ce dossier est plus sérieux, sur le fond, que celui de New York. Et les déboires de Donald Trump ne s'arrêteront sans doute pas là.
Une procureure de Géorgie doit annoncer d'ici septembre le résultat de son enquête menée depuis des mois sur les pressions qu'il a exercées pour tenter de changer le résultat de la présidentielle de 2020.