L'ancien président de la Banque centrale européenne a publié début septembre un rapport pour relancer la croissance dans une Europe qui décroche par rapport aux Etats-Unis. Il est venu le présenter aux chefs d'Etat et de gouvernement européens dans la capitale hongroise.
Elle a cité parmi ses priorités la réduction de la bureaucratie pour les entreprises, notamment les start-ups, et la création d'une union de l'épargne et des investissements pour aider les entreprises à financer leurs besoins en recherche et développement.
Mais au-delà des déclarations de principes, les divergences de vue restent profondes sur de nombreux sujets, en particulier les financements publics à mobiliser.
Le responsable italien chiffre les investissements nécessaires sur le Vieux Continent entre 750 et 800 milliards d'euros par an, plus que le plan Marshall des Etats-Unis qui a soutenu la reconstruction de l'Europe après la Deuxième guerre mondiale.
Ce mur d'investissements est un immense défi pour les 27 pays de l'UE au moment où ils tentent de réduire leur endettement et leurs déficits budgétaires.
Les dirigeants de l'UE ont reconnu vendredi "l'urgence d'une action décisive" dans une déclaration qui reprend les principales pistes mises en avant par Mario Draghi: approfondissement du marché unique, union des marchés de capitaux, mise en oeuvre d'une politique commerciale qui défende les intérêts européens, simplification réglementaire...
L'accent sera mis sur les financements privés en mobilisant l'épargne des Européens vers les besoins des entreprises et en faisant tomber les barrières nationales qui empêchent la création d'un vrai marché intérieur de la finance.
Au-delà de la déclaration de principe de Budapest, les pays membres risquent de s'enliser dans des débats interminables. Outre le problème du financement, leurs intérêts divergent sur l'union des marchés de capitaux, véritable serpent de mer des sommets européens. La création d'une union des télécoms, de l'énergie ou des industries de défense bloque aussi depuis des années.