Côte d'Ivoire: un membre de l'opposition condamné à deux ans de prison

La rédaction
19:4817/08/2024, samedi
MAJ: 17/08/2024, samedi
AFP
Mamadpou Traoré, proche de Guillaume Soro a été condamné ce vendredi.
Mamadpou Traoré, proche de Guillaume Soro a été condamné ce vendredi.

Le tribunal de première instance d'Abidjan a condamné vendredi à deux ans de prison ferme un cadre d'un parti d'opposition dissous, pour des propos tenus sur sa page Facebook contre le président ivoirien.

Mamadou Traoré, cadre du parti dissous Générations et peuples solidaires (GPS) de l'ancien chef rebelle et ex-Premier ministre Guillaume Soro, a été placé en garde à vue le 8 août puis placé en détention le lendemain au pôle pénitentiaire d'Abidjan.


Jugé en
"flagrant délit"
(procédure de jugement accélérée), il a comparu vendredi et a été reconnu coupable de
"diffusion de nouvelles fausses de nature à porter atteinte au moral de la population"
et d'
"atteinte à l'ordre public",
a déclaré son avocat Me Souleymane Diallo.

Le procureur, Oumar Koné Braman, avait requis contre M. Traoré 36 mois de prison ferme pour avoir publié le 7 août sur sa page Facebook des propos dans lesquels il qualifiait de
"dohi"
(mensonges) des promesses de réalisations d'infrastructures et de mesures sociales faites, selon lui, par le président Alassane Ouattara et qui n'auraient pas été réalisées.

Dans sa publication Facebook, effacée depuis par l'auteur mais consultée par l'AFP, M. Traoré disait également relayer une information affirmant que le matériel militaire utilisé lors du défilé de la fête de l'Indépendance, le 7 août, aurait été loué
"à la force Takuba (mission de forces spéciales européennes au Sahel) chassée du Mali"
et non à l'armée de Côte d'Ivoire.

Son avocat, Me Souleymane Diallo, considère qu'il n'y a pas d'infraction et dénonce un
"procès politique".
Son client, dit-il,
"n'a jamais invité qui que ce soit à la révolte ni à la haine"
mais reconnaît qu'il a tenu des propos
"satiriques".

En 2022, Mamadou Traoré avait été condamné à un an de prison ferme pour des faits similaires.


Un autre cadre du parti de Guillaume Soro, Kando Soumahoro, a été placé en détention mercredi après avoir été entendu dans le cadre d'une enquête pour
"troubles à l'ordre public"
et pour avoir signé un document au nom du parti GPS, lors d'un rassemblement de partis d'opposition à Abidjan le 9 août.

Guillaume Soro, actuellement en exil, a été condamné en 2020 en son absence à 20 ans de prison pour
"recel de détournement de deniers publics"
en Côte d'Ivoire, puis à perpétuité un an plus tard pour
"atteinte à la sûreté de l'Etat",
accusé d'avoir fomenté une
"insurrection civile et militaire"
visant à renverser le régime de M. Ouattara.

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