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Washington redéploie son dispositif militaire en Côte d'Ivoire

La Côte d'Ivoire approuve la création d'une base militaire américaine à Odienné, soulignant les défis sécuritaires face aux groupes armés sahéliens.

12:40 - 13/07/2024 samedi
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Deux soldats nigériens tiennent les drapeaux américain et nigérien sur la Base Aérienne 101 à Niamey le 7 juin 2024 lors de la cérémonie marquant le premier départ des troupes américaines du Niger.
Crédit Photo : BOUREIMA HAMA / AFP
Deux soldats nigériens tiennent les drapeaux américain et nigérien sur la Base Aérienne 101 à Niamey le 7 juin 2024 lors de la cérémonie marquant le premier départ des troupes américaines du Niger.

La Côte d'Ivoire a donné son accord pour la création d'une base militaire américaine près de la ville d'Odienné, dans le nord-ouest du pays, a rapporté Le Monde lundi 8 juillet, citant plusieurs sources proches du dossier.


Contacté par le quotidien français, le porte-parole du gouvernement ivoirien n'a pas officiellement confirmé l'information.

Les détails concernant cette future base militaire ne sont pas encore connus, mais elle devrait constituer un nouvel avant-poste de l'armée américaine en Afrique de l'Ouest, où l'activité des groupes armés sahéliens menace les pays du golfe de Guinée.


Le Commandement des États-Unis pour l'Afrique (Africom) a dû redéployer ses forces dans la région depuis que les autorités nigériennes ont exigé en mars le départ des soldats américains du pays. La décision de Niamey a été prise au nom de la
"souveraineté nationale et des intérêts et aspirations du peuple"
, selon le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie présidé par le général Abdourahamane Tiani.

Un accord pour le départ des quelque mille soldats américains a été conclu en mai entre Washington et Niamey.

Le Niger a par ailleurs établi une alliance avec la Russie et a accueilli sur son sol des membres de l'Africa Corps, le nouveau dispositif russe en Afrique. Niamey était jusqu'à présent un allié fiable de Washington en Afrique, occupant une position stratégique dans leur lutte contre le terrorisme au Sahel et au Sahara.


"Il a fallu trancher rapidement"
, explique une source proche des services de renseignement ivoiriens. 'Depuis l'arrivée des juntes au pouvoir au Mali, au Burkina Faso et au Niger, le Sahel n'est plus une option pour les Occidentaux, et le Sénégal n'était pas non plus envisageable en raison de la posture souverainiste des nouvelles autorités.

"Le Bénin et le Togo ont également été envisagés, mais la meilleure option s'est avérée être la Côte d'Ivoire"
, rapporte Le Monde. L'armée américaine et son homologue ivoirienne mènent régulièrement des formations conjointes contre le terrorisme, et l'Africom organise chaque année en Côte d'Ivoire l'exercice Flintlock, un entraînement des forces spéciales de plusieurs pays africains.

Les liens entre Washington et Abidjan se sont encore renforcés en janvier après une visite du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, à Abidjan, au cours de laquelle il a rencontré le président ivoirien Alassane Ouattara. En avril, le général Michael Langley, commandant d'Africom, a été reçu par le président et le chef d'état-major des armées, le général Lassina Doumbia.


Le général Langley a alors annoncé un investissement de plus de 65 millions de dollars d'Africom en Côte d'Ivoire pour l'année 2024. De son côté, la France, qui a été successivement expulsée du Mali, du Burkina Faso et du Niger entre 2020 et 2023, prévoit de réduire drastiquement sa présence militaire en Afrique, notamment dans ses bases au Gabon, au Tchad, au Sénégal et en Côte d'Ivoire, à l'exception de Djibouti.


Jean-Marie Bockel, l'"envoyé personnel" du président Emmanuel Macron en Afrique, doit rendre ses recommandations au chef de l'État ce mois-ci.


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