L'Assemblée nationale du Congo.
Un député de la majorité, accusé d'avoir critiqué le pouvoir et les services de sécurité, a été arrêté samedi dernier au Congo-Brazzaville, selon des sources concordantes. Il s'agit d'Aimé Hydevert Mouagni, leader du parti Club Perspectives et Réalités (CPR), très proche du pouvoir.
Il est actuellement interrogé par les services de renseignements suite à une conversation téléphonique diffusée sur les réseaux sociaux, au cours de laquelle il dénigre notamment les détournements de fonds publics et l'insécurité, critiquant l'efficacité du ministère de l'Intérieur et des services de sécurité pour y faire face.
"Le parlementaire n'est pas encore formellement inculpé, mais il est détenu dans les locaux de la Centrale d'intelligence et de documentation (CID), l'ex-Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), depuis le 23 mars",
a indiqué une source proche du dossier sous couvert d'anonymat.
Son domicile a également été perquisitionné lundi. Il devrait être présenté au procureur de la République dans la semaine, selon une source policière. Par ailleurs, l'Assemblée nationale pourrait étudier la levée de son immunité parlementaire en vue d'un éventuel procès.
À ce stade, les autorités n'ont pas commenté cette affaire. Si cela se concrétise, il serait le deuxième député de la majorité à être jugé pour ce type de poursuites.
En 2017, André Okombi Salissa, candidat malheureux à la présidentielle de 2016, avait vu son immunité parlementaire levée avant d'être inculpé pour
"atteinte à la sécurité intérieure de l'État"
puis condamné à 20 ans de prison en 2018.
Le Congo, un pays d'Afrique centrale comptant cinq millions d'habitants et riche en pétrole, est dirigé par Denis Sassou Nguesso, âgé de 80 ans et au pouvoir depuis environ 40 ans.
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