Crédit Photo : Eric PIERMONT / AFP (Archive)
Le président du Bénin, Patrice Talon.
Le président béninois Patrice Talon a déclaré jeudi matin vouloir "rétablir rapidement les relations" entre le Bénin et le Niger, dans son discours à la nation annuel devant l'Assemblée nationale.
Le chef de l'État a affirmé sa
"volonté de voir se rétablir rapidement les relations entre le Bénin et les pays où des coups d’État sont intervenus"
, ajoutant ne pas avoir
"manqué d'adresser, de manière discrète et répétée, des messages à ces pays frères, notamment le Niger"
, où un coup d'État, en juillet, a renversé le président Mohamed Bazoum et placé au pouvoir un régime militaire. En ouvrant la voie à une reprise des relations avec le Niger, le chef de l'État béninois a affirmé:
Il y a un temps pour condamner, un temps pour exiger et un temps pour faire le point et prendre acte.
"Prendre acte requiert que nos interlocuteurs jouent leur partition en exprimant clairement leurs intentions, mais aussi leurs attentes, auprès de la communauté internationale"
, a-t-il précisé.
Les sanctions de la communauté internationale et de la Communauté des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) à l'encontre du Niger ont de lourdes conséquences économiques pour le Bénin, du fait de la fermeture des frontières entre les deux pays.
Le Bénin enregistre notamment une baisse de ses revenus portuaires, à la suite de l'arrêt du transit de marchandises vers le Niger via ses ports.
L'oléoduc géant reliant le sud-est du Niger à la côte béninoise, censé permettre à partir de janvier la commercialisation du brut nigérien sur le marché international, est aussi un sujet de préoccupation pour les deux pays.
Le Niger en attend une augmentation de ses recettes pétrolières et le Bénin la perception de droits de transit, compensant les recettes douanières perdues du fait des sanctions.
La CEDEAO a ouvert la voie le 10 décembre à un allègement de ses sanctions à l’encontre du Niger, en le conditionnant à une
avant un retour des civils au pouvoir.
Elle a décidé qu'un comité composé des présidents du Bénin, du Togo et de la Sierra Leone négocierait avec le régime militaire nigérien les engagements à mettre en œuvre, avant un éventuel assouplissement des sanctions prises par l'organisation régionale peu après le coup d'État du 26 juillet.
"La balle est dans le camp des autorités de fait, qui doivent donner des gages"
en
"exprimant clairement leurs intentions"
, a précisé Patrice Talon,
"ce qui n'est pas encore le cas"
.
Mi-décembre, le ministre togolais des affaires étrangères Robert Dussey, en médiation à Niamey, a affirmé être
et du
"timing de la transition"
au Niger avec le Premier ministre de ce pays Ali Mahaman Lamine Zeine, un civil nommé par les militaires, indiquant qu'il allait
ce plan aux instances de la CEDEAO.
Sur les quinze pays membres de la CEDEAO, quatre sont désormais dirigés par des militaires arrivés au pouvoir par des coups d'État depuis 2021: le Mali (2021), la Guinée (2021), le Burkina Faso (2022) et le Niger (2023).
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