Au tour du Japon de retenter de se poser sur la Lune

12:0317/01/2024, mercredi
MAJ: 17/01/2024, mercredi
AFP
Cet engin non habité de petite taille (2,4m de long pour 1,7m de large et 2,7m de haut) doit non seulement alunir, mais aussi se poser avec un haut degré de précision, dans un rayon de 100 mètres par rapport à sa cible.
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Cet engin non habité de petite taille (2,4m de long pour 1,7m de large et 2,7m de haut) doit non seulement alunir, mais aussi se poser avec un haut degré de précision, dans un rayon de 100 mètres par rapport à sa cible.

Un mini-engin spatial japonais doit se poser sur la Lune dans la nuit de vendredi à samedi, heure japonaise, ce qui serait une grande première pour le pays qui rêve d'imiter ainsi les États-Unis, l'URSS, la Chine et l'Inde.

La descente vers la Lune du module SLIM (Smart Lander for Investigating Moon) doit commencer vers minuit, samedi heure japonaise (vendredi 15H00 GMT) et doit durer environ 20 minutes, selon l'agence spatiale nippone JAXA.


Cet engin non habité de petite taille (2,4 m de long pour 1,7 m de large et 2,7 m de haut) doit non seulement alunir, mais aussi se poser avec un haut degré de précision, dans un rayon de 100 mètres par rapport à sa cible. D'où son surnom de
"Moon Sniper"
.

Il est courant que les engins lunaires atterrissent à plusieurs kilomètres de leur cible, ce qui peut compliquer leurs missions d'exploration.


Se poser avec précision sur la Lune est plus difficile que sur des astéroïdes -une performance déjà réalisée, y compris par la JAXA- car la gravité sur la Lune est plus forte que sur de petits corps célestes, et un engin n'a donc qu'une seule chance pour réussir son alunissage.


SLIM doit se poser dans un petit cratère de moins de 300 mètres de diamètre appelé Shioli (
"marque-pages"
en japonais), d'où l'engin devrait pouvoir mener au sol des analyses de roches censées provenir du manteau lunaire, la structure interne du satellite naturel de la Terre, qui est encore très mal connue.

Un industriel du jouet partenaire


Ces roches
"sont cruciales pour la recherche sur l'origine de la Lune et de la Terre"
, souligne auprès de l'AFP Tomokatsu Morota, un maître de conférences de l'Université de Tokyo spécialiste de l'exploration spatiale.

SLIM emporte une drôle de sonde sphérique à peine plus grande qu'une balle de tennis et capable de modifier sa forme pour se déplacer sur le sol lunaire. Elle a été développée par la JAXA, en partenariat avec Takara Tomy, géant japonais du... jouet.

La JAXA a aussi mis en ligne un jeu vidéo pour mieux expliquer les enjeux de SLIM.


Cette mission japonaise ambitionne également de faire avancer la recherche sur les ressources en eau sur la Lune, une question clé alors que les États-Unis et la Chine comptent à terme y installer des bases habitées.


La présence de glace d'eau a été démontrée au fond de cratères dans les régions polaires de la Lune, lesquelles par conséquent attirent désormais toutes les attentions.


Défi permanent


Le succès de la mission SLIM permettrait au Japon
"d'afficher sa présence"
dans le domaine spatial, rappelle aussi M. Morota.

Plus de 50 ans après les premiers pas de l'homme sur la Lune, par les Américains en 1969, celle-ci est redevenue l'objet d'une course mondiale, dans laquelle la rivalité entre les États-Unis et la Chine occupe un rôle central.


Mais de nombreux autres pays et sociétés privées s'y intéressent également, comme la Russie, qui rêve de renouer avec la gloire spatiale de l'URSS, en s'associant notamment avec la Chine ou l'Inde, qui a réussi l'été dernier son premier alunissage.

Les deux premières tentatives d'alunissage du Japon ont, elles, mal tourné.


En 2022, une mini-sonde de la JAXA, Omotenashi ("hospitalité" en japonais), qui était embarquée à bord de la mission américaine Artémis 1, a connu une défaillance fatale de ses batteries peu après son éjection dans l'espace.


Et en avril 2023, un alunisseur de la jeune entreprise privée japonaise ispace s'est écrasé à la surface de la Lune, ayant échoué l'étape de la descente en douceur.

Atteindre la Lune reste un immense défi technologique, même pour les grandes puissances spatiales: début janvier, l'entreprise privée américaine Astrobotic, sous contrat avec la NASA, a dû renoncer à tenter un alunissage en raison d'une fuite de carburant de son engin, qui devrait désormais se consumer en rentrant dans l'atmosphère terrestre.


La NASA a aussi reporté de près d'un an les deux prochaines missions de son grand programme de retour sur la Lune Artémis, à septembre 2025 et septembre 2026.


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