Plusieurs centaines de membres de l'opposition, plus d'un millier selon certaines organisations de défense des droits, ont été arrêtées depuis 2021 et la lutte de pouvoir qui oppose M. Sonko, mis en cause dans plusieurs procédures judiciaires, et le président Sall.
Les manifestations à l'initiative de cette opposition antisystème sont systématiquement interdites. Tous les rassemblements visant à protester contre le report de la présidentielle ont été étouffés, avant même d'avoir commencé.
Juste avant les troubles meurtriers qui avaient suivi la condamnation de M. Sonko en 2023, elle avait été arrêtée et placée en détention pour son activité sur les réseaux sociaux. Elle a été libérée en novembre, perdant son emploi, mais pas sa motivation.
Le jeune homme leur vient en aide en leur apportant des vivres et en les mettant en relation avec des avocats. Il explique que tous les détenus souhaitent être jugés.. Et d'ajouter:
Certains d'entre eux ne savent même pas ce qui leur est reproché.
Le gouvernement assure sévir contre les fauteurs d'instabilité. Il conteste l'existence de prisonniers politiques.
A Genève devant le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU en janvier, la ministre de la Justice Aïssata Tall Sall a affirmé l'indépendance des tribunaux. Elle a déclaré:
Le Sénégal est un pays de droits, un pays de libertés, où toutes les libertés sont exercées sans entraves.
Une vision très éloignée de celle de Rokhaya Ndiaye, 50 ans. Comme tous les mardis et jeudis, elle rend visite à son fils Pape Abdoulaye Touré, détenu à Dakar.
Son cas a été documenté par Amnesty International. Seydi Gassama, directeur exécutif de l'ONG au Sénégal, a soutenu à l'AFP qu'il avait été sévèrement maltraité par la gendarmerie, subissant plusieurs fractures. Il dit avoir saisi l'ONU sur son cas.