Crédit Photo : PHILL MAGAKOE / AFP
Des partisans du Congrès national africain (ANC) tiennent une photo du président sud-africain et président de l'ANC Cyril Ramaphosa lors du 112e rassemblement anniversaire du Congrès national africain (ANC) à Mbombela, le 13 janvier 2024.
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a vanté samedi les "progrès considérables" obtenus par l'ANC au pouvoir depuis trente ans, sur les ruines de décennies d'apartheid, à quelques mois d'une élection cruciale pour son maintien à la tête du pays.
Devant des dizaines de milliers de militants rassemblés dans le stade de Mbombela (nord-est), le président en polo vert et jaune, couleurs de l'ANC, a repris ces éléments de langage répétés par les responsables du parti depuis des mois.
A l'occasion des 112 ans du Congrès national africain (ANC), près d'une immense affiche proclamant
"l'ANC vit, l'ANC dirige"
, il a appelé une nouvelle fois les Sud-Africains à ne pas examiner de trop près le bilan des cinq dernières années, mais plutôt à comparer l'état du pays actuel avec celui dont a hérité Nelson Mandela en 1994.
Il a appelé les militants à faire
campagne sur le terrain pour remporter les prochaines élections générales, qui devraient se tenir entre mai et août.
Alors que selon plusieurs sondages, l'ANC pourrait obtenir moins de 50% des suffrages pour la première fois de son histoire, voire plonger autour de 45%, ce qui l'obligerait à former une coalition pour se maintenir au pouvoir, M. Ramaphosa a affirmé:
Nous travaillons en vue d'une victoire nette.
Dans une atmosphère de grand messe, il a commencé son discours par une pique contre son rival et prédécesseur, l'ex-président Jacob Zuma, forcé à la démission en 2018 pour corruption.
Zuma, 81 ans, est parti en guerre mi-décembre contre ses
, annonçant qu'il ne ferait pas campagne pour l'ANC mais plutôt pour un petit parti récemment créé et baptisé Umkhonto We Sizwe (MK), comme le nom de l'ancien bras armé de l'ANC aux temps de la
contre l'apartheid.
Cyril Ramaphosa a salué samedi, parmi d'autres soutiens, les anciens combattants du MK,
, a-t-il ajouté d'un sourire entendu.
Outre la dissidence de Zuma, l'ex-secrétaire général de l'ANC Ace Magashule, exclu pour corruption, a monté sa propre formation politique.
Ces forces, avec l'EFF (gauche radicale), deuxième parti d'opposition dans le pays, pourraient grignoter des voix au parti au pouvoir, notamment auprès d'une classe populaire désenchantée, soulignent les analystes politiques.
"Les forces anti-transformation forment des pactes et des petits partis qui veulent contester l'ANC"
, a remarqué Ramaphosa, qui les a qualifiés de
qui cherchent à
Nous n'avons pas peur d'eux (...) Qu'ils viennent et ils nous trouveront.
Parmi les axes de son programme, qui sera détaillé le mois prochain, M. Ramaphosa a promis
"d'accélérer la reconstruction de notre économie"
, pour réduire un chômage actuellement à 32%.
"Nous allons poursuivre notre lutte contre la criminalité et la corruption, pour renouveler notre pays"
, qui reste le plus inégalitaire au monde selon la Banque mondiale, a-t-il ajouté.
Ramaphosa a évoqué aussi la jeunesse sud-africaine, dont la musique emblématique, l'amapiano, fait le tour du monde et fait danser
.
"Je montrerai à notre secrétaire général comment le danser, quand j'aurai moi-même appris"
, a plaisanté le chef d'Etat bonhomme de 71 ans, surnommé Oncle Cyril.
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