Israël-Gaza: l'UE menace Musk de sanctions pour diffusion de "contenus illégaux"

La rédaction
19:1311/10/2023, среда
AFP
Le milliardaire Elon Musk. Crédit photo: Alain JOCARD / AFP
Le milliardaire Elon Musk. Crédit photo: Alain JOCARD / AFP

La Commission européenne a menacé mardi le réseau social X (ex-Twitter) de sanctions, sommant son patron Elon Musk de rendre des comptes sous 24 heures sur la circulation de fausses informations et d'images violentes liées au conflit en Israël.

"À la suite des attaques terroristes menées par le Hamas contre Israël, nous disposons d'indications selon lesquelles votre plateforme est utilisée pour diffuser des contenus illégaux et de la désinformation dans l'UE"
, a écrit le commissaire au Numérique, Thierry Breton, à Elon Musk, dans une lettre consultée par l'AFP.


Le milliardaire a répondu à M. Breton directement sur X, quelques heures plus tard:


Notre politique est que tout soit ouvert et transparent, une approche que je sais que l'UE soutient.


"Merci de dresser la liste des violations auxquelles vous faites allusion sur X, afin que le public puisse les voir"
, a-t-il ajouté, avant de conclure par
"Merci beaucoup"
, en français.

Vidéos humiliantes d'otages, corps décapités, assassinat filmé... Les réseaux sociaux ont été inondés d'images violentes mais aussi de tentatives de désinformation, depuis les attaques menées samedi matin par le Hamas, un défi pour les équipes de modération des plateformes.


"Nous avons reçu, de sources qualifiées, des rapports sur des contenus potentiellement illégaux circulant sur votre service malgré les signalements des autorités compétentes"
, a souligné le commissaire européen dans sa missive à Elon Musk, datée du 10 octobre.

"Agir rapidement"


"Lorsque vous recevez des notifications de contenu illégal dans l'UE, vous devez agir rapidement, avec diligence et objectivité et retirer le contenu en question lorsque cela est justifié"
, lui a-t-il rappelé.

Cette obligation découle notamment de la nouvelle législation européenne sur les services numériques (DSA) en vigueur depuis fin août pour 19 grandes plateformes.

Après son rachat de Twitter l'an dernier, Elon Musk a procédé à une vague massive de licenciements qui a décimé les équipes de modération.


Il réaffirme régulièrement sa vision de la liberté d'expression, refusant toute
"censure"
, même s'il assure que la plateforme respecte les lois de chaque pays en la matière.

"Contenus violents"


"Ceci est particulièrement important lorsqu'il s'agit de contenus violents qui semblent circuler sur votre plateforme"
, a-t-il souligné.

Le commissaire a également invité Elon Musk à s'assurer
"d'urgence"
que ses systèmes
"sont efficaces"
et
"à informer"
Bruxelles
"des mesures de crise qui seront prises"
.

"Compte tenu de l'urgence, j'attends également de vous que vous soyez en contact avec les autorités compétentes chargées de l'application de la loi et avec (l'office de police européen) Europol, et que vous répondiez rapidement à leurs demandes"
, a encore réclamé Thierry Breton.

"Je vous demande instamment d'apporter une réponse rapide, précise et complète à cette demande dans les prochaines 24 heures"
, a-t-il sommé.
"Je vous rappelle qu'à la suite de l'ouverture potentielle d'une enquête et d'une constatation de non-conformité, des sanctions peuvent être imposées"
, a-t-il averti.

Des experts critiquent également Elon Musk pour avoir rétabli des comptes propageant des théories conspirationnistes et mis en place un programme de partage des recettes publicitaires avec les créateurs de contenus, accusé de vouloir doper le nombre de clics au détriment de la qualité et de la véracité des informations diffusées.


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