IA: le chef de l'ONU charge des experts d'élaborer des recommandations d'ici fin 2023

11:0127/10/2023, Cuma
AFP
Le Secrétaire Général des Nations Unies, Antonio Guterres, au Caire le 19 octobre 2023. Crédit photo: Khaled DESOUKI / AFP
Le Secrétaire Général des Nations Unies, Antonio Guterres, au Caire le 19 octobre 2023. Crédit photo: Khaled DESOUKI / AFP

Le secrétaire général de l'ONU a mis en place jeudi un comité d'experts chargé de faire, d'ici la fin de l'année, des recommandations dans le domaine de l'intelligence artificielle, technologie aux "possibilités incroyables" accompagnées de "risques" pour la démocratie et les droits humains.

"L'année écoulée a vu une avancée extraordinaire des capacités et de l'utilisation de l'intelligence artificielle, via des chatbots, le clonage de voix, des générateurs d'images, des applications vidéo et bien plus"
, a déclaré Antonio Guterres à la presse.

"En ces temps difficiles, l'IA pourrait permettre des progrès extraordinaires pour l'humanité",
a-t-il ajouté, évoquant la prévention des crises, l'éducation, ou encore la lutte contre le changement climatique.

Mais
"tout cela dépend d'une utilisation responsable des technologies de l'IA et de les rendre accessibles à tous, y compris aux pays développés qui en ont le plus besoin",
a-t-il insisté, notant qu'aujourd'hui l'expertise est
"concentrée entre les mains d'une poignée de pays et d'entreprises".

Publication des Nations Unies concernant les grandes lignes à développer pour l'IA

"Les risques potentiels de l'IA s'étendent aux graves inquiétudes liées à la désinformation, à l'enracinement des préjugés et des discriminations, à la surveillance et la violation de la vie privée, aux fraudes et à d'autres violations des droits humains",
a-t-il mis en garde.

"Sans entrer dans des scénarios apocalyptiques, il est déjà clair que l'utilisation malveillante de l'IA pourrait saper la confiance dans les institutions, affaiblir la cohésion sociale et même menacer la démocratie"
, a ajouté le secrétaire général, qui avait précédemment pointé du doigt les risques de l'utilisation de ces technologies dans le domaine de la défense ou par des organisations terroristes.

Dans ce contexte, le chef de l'ONU, qui soutient la création d'une entité des Nations unies pour aider à réguler l'IA, a mis en place jeudi ce comité consultatif chargé de faire d'ici fin 2023 des recommandations préliminaires dans trois domaines: gouvernance internationale de l'AI, évaluation des risques et des défis, opportunités d'accélérer le développement de l'humanité.

Il doit travailler vite, parce que le temps joue contre nous

Le comité d'une quarantaine de membres inclut des experts dans le domaine des technologies, du droit ou de la protection des données personnelles, issus du monde universitaire, de gouvernements ou encore du secteur privé.

Parmi eux notamment, Amandeep Singh Gill, envoyé spécial d'Antonio Guterres pour la technologie, James Manyika, vice-président chargé de l'IA chez Google-Alphabet, Mira Murati, directrice technique de la société américaine OpenAI qui a développé ChatGPT, ou Omar al-Olama, ministre de l'Intelligence artificielle des Emirats arabes unis.


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