Plus de 50 hauts fonctionnaires vietnamiens sont jugés à partir de mardi pour avoir perçu des pots-de-vin en lien avec les vols de rapatriement pendant la pandémie, un scandale de corruption qui a eu de fortes répercussions politiques.
Le procès, qui s'est ouvert dans la matinée dans la capitale Hanoï, s'inscrit dans le cadre de la purge d'ampleur menée par le numéro 1 du parti communiste Nguyen Phu Trong, considéré comme la personnalité politique la plus influente du Vietnam, qui a provoqué la chute de plusieurs ministres et la démission du président en début d'année.
Ce chiffre inclut 2,65 millions de dollars (2,4 millions d'euros) versés en pots-de-vin à des fonctionnaires de police pour éviter des poursuites.
Début 2020, le Vietnam a été l'un des premiers pays à fermer ses frontières pour tenter de ralentir la propagation du coronavirus.
Le pays a organisé près de 800 vols charters pour rapatrier ses citoyens vivant à l'étranger, mais ces derniers ont dû faire face à des procédures compliquées tout en payant des billets d'avion et des frais de quarantaine exorbitants, selon des rapports officiels et des médias sociaux.
To Anh Dung aurait reçu près de 910.000 dollars (830.000 euros) de pots-de-vin de la part de compagnies aériennes, en échange d'un agrément pour organiser des vols de rapatriement.
Au sommet de l'Etat, plusieurs têtes sont déjà tombées, comme celle de deux vice-premiers ministres qui avaient géré la pandémie, démis de leurs fonctions par l'Assemblée nationale en début d'année.
La purge, menée par le véritable homme fort du pays, le secrétaire général du parti communiste Nguyen Phu Trong, a également entraîné en janvier la chute du président Nguyen Xuan Phuc.
Le procès des vols de rapatriement, qui fait suite à une enquête d'un an et compte plus de 100 avocats de la défense, devrait durer un mois.