Les Togolais votent lundi lors des élections législatives et régionales après une réforme de la Constitution controversée, destinée selon l'opposition à prolonger le règne du président Faure Gnassingbé.
Selon cette réforme adoptée le 19 avril à l'unanimité par les députés, le président sera élu pour un mandat de quatre ans, renouvelable une fois, par les députés et non plus par le peuple. Le prochain scrutin au suffrage direct, qui était prévu en 2025, n'aura donc pas lieu.
Les Togolais votent lundi pour élire 113 députés à l'Assemblée nationale mais aussi, pour la première fois, 179 conseillers régionaux qui, avec les conseillers municipaux, désigneront le Sénat nouvellement créé.
Nous ne sommes pas dans un royaume, l'opposition va gagner ces élections.
M. Gnassingbé, 57 ans, a déjà remporté quatre élections, toutes dénoncées comme truquées par l'opposition. En vertu de la constitution précédente, il n'aurait plus pu se présenter qu'une fois à la présidence, en 2025.
Serrer la vis
D'après la nouvelle constitution, le président togolais a désormais un rôle essentiellement honorifique.
Le Togo bascule ainsi d'un système présidentiel à un système parlementaire, ce qui signifie que le pouvoir sera entre les mains du président du conseil des ministres. Si le parti au pouvoir UNIR gagne lundi, M. Gnassingbé pourrait assumer ce nouveau poste immédiatement.
Pour ses partisans, son maintien au pouvoir signifie la poursuite des programmes de développement qui, disent-ils, ont amélioré les infrastructures.
Le pays bouge, raison pour laquelle le président doit poursuivre le travail entamé.
La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a annoncé qu'elle envoyait une équipe d'observateurs électoraux au Togo. À l'approche du scrutin, les autorités ont serré la vis.
La Haute autorité de l'audiovisuel et de la communication a également suspendu temporairement les accréditations pour la presse étrangère voulant couvrir les élections.