Le gouvernement soudanais, aligné sur l'armée, a condamné samedi l'ONU pour avoir dialogué avec le chef des paramilitaires en guerre contre l'armée, rejetant une invitation à un sommet du bloc des pays est-africains IGAD (Kenya, Djibouti, Ethiopie, Soudan du Sud).
Neuf mois après le début de la guerre entre l'armée régulière et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), le gouvernement soudanais, fidèle au chef de l'armée Abdel Fattah al-Burhan, a rejeté samedi une invitation au sommet de I4GAD.
Fraîchement parti en tournée pour rencontrer des dirigeants africains dans différentes capitales, l'ex-adjoint de Burhan devenu rival et commandant des FSR, Mohamed Hamdan Daglo, a déclaré sur X (ex-Twitter) qu'il avait accepté une invitation du groupe et qu'il participerait au sommet en Ouganda le 18 janvier.
L'IGAD a tenté en vain à plusieurs reprises de servir de médiateur entre les généraux en guerre.
Les analystes affirment que le chef de l'armée, dirigeant de facto du Soudan, est de plus en plus isolé sur le plan diplomatique, tandis que ses troupes ne parviennent pas à repousser les avancées des paramilitaires à travers le pays.
La guerre a fait plus de 13.000 morts, selon une estimation prudente de l'ONG Armed Conflict Location & Event Data (Acled), et a déplacé plus de sept millions de personnes, d'après l'ONU.
L'armée et les FSR ont été accusées de crimes de guerre, notamment de bombardements de zones résidentielles, de détention arbitraire de civils et de torture. Les paramilitaires ont également été accusées de massacres ethniques, pillages et viols.