Depuis le début de la guerre au Soudan le 15 avril, les apparitions publiques du général Mohamed Hamdane Daglo, commandant des Forces de soutien rapide (FSR), se sont faites rares alors que son rival, le chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, a multiplié les visites à l'étranger et s'est adressé à l'Assemblée générale de l'ONU en septembre en tant que dirigeant de facto du Soudan.
Mais depuis le début de sa tournée le 27 décembre, le général Daglo, dit "Hemedti", a troqué son habituel treillis pour des costumes taillés sur mesure pour ses premiers déplacements à l'étranger en neuf mois de guerre.
M. Hamdok a ensuite été brièvement rétabli dans ses fonctions, avant de démissionner en janvier 2022 et de quitter le Soudan pour Abou Dhabi. La coalition de civils qu'il dirige, les Forces pour la liberté et le changement (FLC), a depuis fondé avec d'autres formations civiles, une autre coalition: Taqadum.
Elle regroupe la société civile et des indépendants censés représenter les partisans d'un pouvoir civil au Soudan dirigé quasiment sans interruption par les militaires depuis son indépendance.
Pendant des années, le général Daglo, qui a mené une politique de la terre brûlée au Darfour dans une guerre qui a fait des centaines de milliers de morts dans les années 2000, a multiplié les efforts pour passer du statut de chef de guerre à celui d'homme d'Etat.
Avec un partenaire civil, il devient un leader potentiel plus acceptable pour les capitales occidentales, selon le professeur Krieg.
Sur les réseaux sociaux toutefois, des militants prodémocratie ont accusé M. Hamdok de trahir les civils.
Abdallah Hamdok a commis une grave "erreur diplomatique" en ostracisant l'armée, selon M. de Waal.
Des experts ont pointé du doigt un présumé marionnettiste derrière la stratégie du général Daglo: les Emirats arabes unis.
Les paramilitaires contrôlent désormais Khartoum, la quasi-totalité de la vaste région occidentale du Darfour et ont pénétré dans l'Etat d'al-Jazira (centre-est).