Ousmane Sonko, 49 ans, était le candidat incontestable du parti Pastef qu'il a contribué à créer en 2014 avec des jeunes se disant étrangers à la politique. Sa disqualification en janvier par le Conseil constitutionnel, épilogue de trois années de confrontation avec le pouvoir et la justice, a fait sortir de son ombre son second, le beaucoup plus discret Bassirou Diomaye Faye, secrétaire général du Pastef.
Il reste le chef, à en croire les chants des supporteurs descendus dans les rues de Dakar pour célébrer la libération des deux hommes.
Depuis son accession à la notoriété avec sa radiation en 2016 de son poste d'inspecteur des impôts parce qu'il avait dénoncé l'opacité de certains contrats publics et les privilèges de la classe politique, M. Sonko a forgé sa notoriété auprès des jeunes avec un discours souverainiste et panafricaniste, et des diatribes contre les élites, les multinationales et l'emprise exercée selon lui par l'ancienne puissance coloniale française.
Troisième de la présidentielle en 2019, il était candidat de longue date à celle de 2024. Mais il est devenu en 2021 le personnage principal, adulé ou honni, d'une chronique politico-judiciaire qui a durablement agité le Sénégal, donnant lieu à des dizaines de morts et des centaines d'arrestations.
Lui a toujours crié au complot de l'État pour liquider sa candidature.
Pressentant la disqualification de M. Sonko à la présidentielle, leur camp a fait de lui son champion. Le Conseil constitutionnel a validé sa candidature en janvier.
À la différence de M. Sonko, M. Faye n'a pas fait l'objet d'une condamnation qui puisse être considérée comme définitive et qui le priverait de son éligibilité.