ÉDITION:

Sénégal: HWR alerte sur les détentions arbitraires à la veille de la présidentielle

La rédaction
09:4923/01/2024, Salı
MAJ: 23/01/2024, Salı
Yeni Şafak
Meeting de l'opposant sénégalais Ousmane Sonko, à Keur Massar, à Dakar le 22 janvier 2023
Meeting de l'opposant sénégalais Ousmane Sonko, à Keur Massar, à Dakar le 22 janvier 2023

À l'approche de l'élection présidentielle prévue pour le 25 février 2024 au Sénégal, Human Rights Watch (HWR) alerte sur la situation des droits de l'homme et estime que la promesse du président Macky Sall d’organiser des élections libres et équitables est en contradiction avec le fait que les autorités remplissent les prisons de centaines d’opposants politiques depuis trois ans.

HWR indique que ces répressions ont entraîné l'arrestation de près de 1 000 personnes depuis mars 2021, selon des sources civiles et des partis opposés.


Parmi les 79 candidats initiaux à la présidentielle, seuls 20 ont été retenus. La candidature de Sonko a été rejetée par le Conseil Constitutionnel en raison d'une condamnation pour diffamation.


Human Rights Watch appelle à une enquête sur les violences, à la libération des détenus arbitraires et à la protection des droits fondamentaux pour garantir des élections véritablement libres et équitables.

Ilaria Allegrozzi, chercheuse senior sur le Sahel à Human Rights Watch, souligne la contradiction entre la promesse du président Macky Sall d'organiser des élections libres et équitables et la répression continue de centaines d'opposants politiques.


Entre novembre 2023 et janvier 2024, HRW a mené des entretiens au Sénégal avec 34 personnes, dont des membres de partis d'opposition, de la société civile, des journalistes, des professeurs d'université, des avocats et des proches d'activistes.

Malgré les signalements d'exactions extrajudiciaires et de répression, les notifications à la direction des droits humains du ministère de la Justice sont restées sans réponse.


"Dirigeants et partisans en prison"


Le leader de l'opposition, Ousmane Sonko, a été arrêté le 28 juillet 2023, tandis que Bassirou Diomaye Faye, Secrétaire général du PASTEF, est en détention depuis le 14 avril 2023 pour des accusations similaires liées à des commentaires critiques envers des magistrats sur les réseaux sociaux. Le PASTEF a été dissout le 31 juillet, accusé d'avoir mobilisé ses partisans lors de manifestations violentes en juin 2023 et en mars 2021, selon HRW.


Responsable de la communication du PASTEF. El Malick Ndiaye, arrêté le 22 mars pour diffusion présumée de fausses nouvelles, dénonce la normalisation des arrestations par le gouvernement visant à réduire au silence l'opposition, ajoutant:


Dirigeants et partisans en prison, certains en liberté provisoire, d'autres sous surveillance électronique, comme moi.

"Accusations fabriquées" et "infondées"


Selon Human Rights Watch, les autorités ont exploité le système judiciaire pour réprimer les opposants politiques et les dissidents. Il mentionne que les avocats représentant les personnes arrêtées lors de manifestations de l'opposition expriment leur préoccupation quant au
"non-respect des droits de leurs clients"
, déplorant des
"accusations fabriquées"
et
"infondées", "une détention provisoire prolongée"
, ainsi que des cas de
"mauvais traitements et de torture"
.

Human Rights Watch a, par ailleurs, signalé l'usage excessif de la force par les forces de sécurité, impliquant des balles réelles et une utilisation inappropriée de gaz lacrymogène, pour disperser des milliers de manifestants en mars 2021 et juin 2023.

Ces événements ont causé au moins 37 décès, sans que personne ne soit tenu responsable depuis mars 2021, rapport l'organisation.

L'Union européenne a notamment déployé une mission d'observation électorale au Sénégal le 25 février.


Le rapport de HRW met en conclusion l'accent sur l'importance du respect du droit international relatif aux droits humains, condamnant la détention arbitraire et rappelant les droits fondamentaux des personnes détenues.


Ces principes sont en accord avec les observations de Human Rights Watch sur l'état des droits humains au Sénégal, notamment les arrestations massives et l'utilisation abusive du système judiciaire, comme documenté dans ses rapports antérieurs.


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