L'assemblée nationale sénégalaise examine ce lundi, un projet de loi visant à étendre le mandat du Président Macky Sall qui a pris la décision de reporter l'élection présidentielle du 25 février 2024. Une décision impopulaire qui a mis le pays sous tension couronné par la décision ministérielle de suspendre l'accès à l'internet.
L'accès aux données mobiles internet était coupé lundi matin à Dakar sur fond de crise politique déclenchée par le report annoncé de la présidentielle du 25 février, ont constaté des journalistes.
De nombreux usagers à Dakar se sont également plaints de ne plus avoir accès aux données mobiles sur leur téléphone portable depuis la matinée. L'Assemblée nationale doit commencer à débattre lundi d'une proposition de loi constitutionnelle pour reporter la présidentielle de six mois.
L'ajournement du scrutin a été annoncé sur fond de conflit entre l'Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel, qui a validé en janvier vingt candidatures, un record, mais en a rejeté plusieurs dizaines d'autres.
Deux ténors de l'opposition ont été exclus: Ousmane Sonko, en prison depuis juillet, et Karim Wade, ministre et fils de l'ex-président Abdoulaye Wade (2000-2012).
A son initiative, l'Assemblée a approuvé la semaine dernière la création d'une commission d'enquête sur les conditions de validation des candidatures. Et contre toute attente, des députés du camp présidentiel ont soutenu la démarche.
Ce soutien a aussi nourri le soupçon d'un plan du pouvoir pour ajourner la présidentielle et éviter une défaite. Le candidat du camp présidentiel, le Premier ministre Amadou Bâ, est contesté dans ses propres rangs et fait face à des dissidents.
Au contraire, l'antisystème Bassirou Diomaye Faye, dont la candidature a été validée par le Conseil constitutionnel bien qu'il soit emprisonné depuis 2023, s'est imposé ces dernières semaines comme un postulant crédible à la victoire, un scénario cauchemar pour le camp présidentiel.
L'opposition a appelé à manifester devant l'Assemblée nationale, placée sous la haute protection de dizaines de gendarmes et policiers appuyés par des véhicules lourds.