Un procès sans précédent dans l'histoire récente de l'Allemagne s'est ouvert lundi avec à la barre neuf hommes suspectés d'appartenir à un réseau armé prêt à un coup d'État, dont le démantèlement fin 2022 avait stupéfié le pays.
Au milieu de mesures de sécurité impressionnantes, cette première journée d'audience à Stuttgart a donné un aperçu de l'étrange idéologie jusqu'au-boutiste de ces neuf Allemands, âgés de 42 à 60 ans.
Assis derrière une vitre pendant l'audience, ils sont arrivés menottés, se cachant le visage avec des dossiers.
Coupes de cheveux banales, vêtus de pulls, chemises ou vestes, les neuf hommes, soupçonnés pour la plupart d'avoir été chargés des opérations militaires du réseau, sont restés calmes, répondant poliment aux juges sur leur identité.
Seuls deux d'entre eux ont annoncé vouloir s'exprimer sur les faits ultérieurement.
Deux autres procès sont prévus dans quelques semaines à Francfort et Munich pour le reste du groupe.
Un prince
Il sera jugé avec huit autres meneurs présumés, dont une ancienne députée d'extrême droite et un ex-haut gradé de l'armée, à Francfort à partir du 21 mai.
La mouvance s'était structurée fin juillet 2021, avec une organisation politique et militaire, en vue d'un coup d'État.
Trésor de guerre
Il avait également acheté d'autres équipements, y compris des casques balistiques, des gilets pare-balles, des appareils de vision nocturne et des menottes.
Parmi les neuf suspects, Markus H. et Andreas M. faisaient partie des instances dirigeantes, tandis que Matthias H. et Steffen W. étaient responsables de la formation militaire.
Un autre suspect, Markus L., est en outre accusé de tentative de meurtre pour avoir tiré à bout portant sur des policiers en mars 2022.
Pour chacun des trois procès, Stuttgart, Francfort, Munich, la justice a prévu une cinquantaine de jours d'audience, jusqu'en janvier 2025 au moins.