Présidentielle / Comores: la justice refuse de garantir le droit de vote de la diaspora

17:349/09/2023, samedi
MAJ: 11/09/2023, lundi
AFP
Crédit Photo: Ibrahim YOUSSOUF / AFP
Crédit Photo: Ibrahim YOUSSOUF / AFP

La justice comorienne a refusé samedi de garantir le droit de vote de la diaspora, soit plus d'un Comorien sur trois qui jusqu'ici ne vote pas, rejetant samedi un recours réclamant leur inscription sur les listes électorales pour la présidentielle début 2024.

Les Comoriens doivent élire leur président et leurs gouverneurs lors d'un scrutin qui doit être organisé au plus tard en février 2024.
Le vote des Comoriens installés à l'étranger est prévu par le code électoral, mais dans la pratique, ce droit n'est pas appliqué car les moyens ne sont pas mis en œuvre pour qu'ils puissent s'inscrire sur les listes électorales. 

"La requête est déclarée irrecevable",
a déclaré la Cour constitutionnelle à la lecture expéditive de sa décision qui n'a duré que quelques minutes. 

La plus haute juridiction de l'archipel de l'océan Indien, dont la décision ne peut pas être contestée, a estimé que l'avocate franco-comorienne qui avait déposé la requête, Me Maliza Said Soilihi, n'était pas légitime à le faire. 


Cette décision suit à la lettre les réquisitions du parquet qui avait réclamé lors de l'audience la semaine dernière que la Cour déclare
"la demande irrecevable".

Le chef de l'Etat Azali Assoumani et président en exercice de  l'Union africaine, est candidat à sa propre succession à la tête de l'archipel. Arrivé au pouvoir en 1999 à la faveur d'un coup d'Etat, il a fait arrêter de nombreux opposants. Ils sont également nombreux à s'être exilés, notamment en France.


Maliza Said Soilihi, 39 ans, ex-conseillère municipale à Marseille, ville française souvent présentée comme un appendice des Comores au vu de la forte communauté comorienne qui y est installée, avait déposé sa requête
"en tant que citoyenne"
en août. 

"Le code électoral promulgué en 2023 précise l'application de la modalité de ce droit fondamental",
avait-elle rappelé devant la Cour austère. 

Dénonçant une
"violation des droits fondamentaux",
elle avait exigé
"les mesures nécessaires pour garantir l'inscription des citoyens comoriens résidant à l'étranger sur les listes électorales"
en vue de la présidentielle. 

La Cour constitutionnelle
"a décidé ad vitam æternam de se déclarer soit incompétente, soit de déclarer toutes les requêtes qui lui sont soumises comme étant irrecevables"
, a-t-elle lancé samedi, un châle noir sur la tête. 

Elle a déclaré envisager de saisir
"les instances supra-nationales".

La communauté comorienne de France serait au nombre de 300.000. Les trois îles des Comores comptent environ 870.000 habitants, selon une projection officielle. 


À lire également :



#Comores
#code électoral
#vote de la diaspora
#Afrique