France: le président de la mosquée de Pessac Abdourahmane Ridouane placé sous contrôle judiciaire

18:104/11/2024, lundi
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Le président de la mosquée de Pessac, Abdourahmane Ridouane.
Crédit Photo : X /
Le président de la mosquée de Pessac, Abdourahmane Ridouane.

Le président de la mosquée de Pessac, Abdourahmane Ridouane, est placé sous contrôle judiciaire en attendant son procès qui se tiendra le 13 janvier prochain, dans le cadre de la procédure lancée à son encontre pour avoir partagé une publication rendant hommage à Ismaïl Haniyeh.

Accusé d'apologie de terrorisme, il avait été placé en garde à vue jeudi, en vertu d'un signalement effectué par le ministère de l'Intérieur. Sa comparution, qui devait se tenir ce lundi devant le tribunal de Meaux (région parisienne), a été renvoyée au 13 janvier par le magistrat.


De fait, alors qu'il est détenu dans un Centre de rétention administrative (CRA) depuis le 8 août dernier suite à une procédure d'expulsion initiée par le gouvernement français qui refuse de lui renouveler son titre de séjour, le responsable associatif va être remis en liberté dès mercredi, au terme de 90 jours de rétention, comme l'a annoncé son avocat maître Sefen Guez Guez dans une publication sur le réseau social X.


Pour rappel, le Conseil d'Etat a rejeté, en septembre dernier, le recours intenté par Abdourahmane Ridouane, pour contester son expulsion du territoire français.

La plus haute juridiction administrative du pays a, en effet, considéré dans sa décision, que les publications de l'intéressé étaient de nature à justifier son expulsion, et qu'il
"ne prouve pas qu'elle constituerait une atteinte à ses libertés fondamentales".

Le tribunal administratif de Paris s'était déjà prononcé en ce sens dès le 10 août, en établissant les mêmes conclusions pour des publications notamment en lien avec la guerre en cours à Gaza.

Cette décision intervenait alors qu'il avait pourtant remporté, quelques jours plus tôt, un recours intenté en référé devant la justice administrative enjoignant la préfecture à lui délivrer un titre de séjour.


Dans le courant du mois de juin, le tribunal judiciaire de Bordeaux avait par ailleurs émis un avis défavorable à cette expulsion.

Pour la commission chargée d'examiner la demande d'expulsion formulée par la Préfecture,
"les publications Facebook de M. Ridouane - unique fondement utilisé par la Préfecture ne démontrent pas que ce dernier aurait un comportement de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de l'Etat"
, relatait alors maître Sefen Guez Guez.

Dans un entretien à Anadolu, ce dernier estimait récemment que son client était ciblé par les autorités en raison de
"son attachement à la défense de la cause palestinienne et sa critique de la politique internationale de la France, y compris au Niger, son pays d'origine".

Si Abdourahmane Ridouane a bien été perquisitionné et interpellé le 8 août dernier et placé en CRA dans l'attente de son expulsion, les autorités ne sont pas parvenues à le renvoyer au Niger, d'où il est arrivé en 1990.


Selon les informations d'Anadolu, le Niger n'aurait pas répondu à la demande de laisser-passer consulaire, seul document permettant son renvoi, en l'absence du passeport d'Abdourahmane Ridouane.


À noter que ce dernier fait partie de la longue liste de responsables religieux et associatifs musulmans à être ciblé par les autorités administratives sur fond d'accusations de séparatisme et de soutien à la cause palestinienne.


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