Dans la zone concernée, seuls sont autorisés les véhicules de secours, autobus, taxis, personnes à mobilité réduite, automobilistes y résidant ou y travaillant... et plus globalement tout le trafic "de destination", c'est-à-dire les véhicules qui s'y arrêtent (pour un rendez-vous médical, des courses, aller au cinéma...).
Fini le trafic de transit dans l'hypercentre de Paris: la zone à trafic limité (ZTL), voulue par la mairie pour réduire la pollution, est entrée en vigueur lundi dans les quatre arrondissements du coeur de la capitale française.
Le panneau tout juste dévoilé est discret, mais au premier jour de la ZTL, une vingtaine de policiers municipaux étaient présents pour s'assurer que les automobilistes l'avaient bien remarqué, aux abords de la place de la Bastille.
Une zone d'environ 5,5 km2 est désormais interdite aux véhicules qui ne feraient que la traverser sans s'y arrêter.
"On ne veut plus que le centre de Paris soit un raccourci"
, a expliqué Ariel Weil, maire socialiste du secteur de Bastille.
Dans la zone concernée, seuls sont autorisés les véhicules de secours, autobus, taxis, personnes à mobilité réduite, automobilistes y résidant ou y travaillant... et plus globalement tout le trafic
c'est-à-dire les véhicules qui s'y arrêtent (pour un rendez-vous médical, des courses, aller au cinéma...).
Des règles pas toujours bien comprises, aux premières heures de leur application.
"On n'est pas content de cette interdiction"
, peste un livreur, à l'arrêt dans sa camionnette.
"Mais vous, vous pouvez continuer à passer, vous travaillez !"
, lui répond une policière municipale en lui remettant un dépliant explicatif.
Repoussée plusieurs fois, la ZTL est un engagement de campagne de la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, pour
"libérer de l'espace public"
occupé par les voitures et réduire la pollution, comme l'ont fait Madrid, Milan ou Rome dans leurs quartiers centraux.
Depuis l'annonce du projet en mai 2021, son périmètre a fait l'objet de difficiles tractations avec la préfecture de police.
En ont été retirés les quartiers entre le boulevard Saint-Germain et la Seine, tout comme les îles de la Cité et Saint-Louis.
La mairie s'attend à une diminution
du volume de circulation dans les artères les plus fréquentées, comme -30% avenue de l'Opéra ou -15% boulevard de Sébastopol, plus à l'est, selon l'étude d'impact qu'elle a menée.
Elle table aussi sur une baisse des nuisances sonores, ce qui
"va améliorer le quotidien des 110.000 personnes vivant dans l'hypercentre"
, anticipe David Belliard, l'adjoint écologiste chargé des Transports de la mairie.
La municipalité prévoit
"une première phase de pédagogie"
pour les automobilistes, avant une
"seconde phase de contrôle et de verbalisation"
, avec un système de cartes de résidents et d'autodéclaration en ligne.
Dans l'opposition, les élus de droite dénoncent une mesure selon eux inapplicable et qui risque de mettre en péril les commerces du secteur.
"Ça va être un bordel sans nom, compliquant la vie des habitants avec des embouteillages sur les autres axes"
, selon l'un d'eux.
Ils demandent une évaluation régulière
"tant sur l'impact de la pollution que sur l'activité économique locale".