Crédit Photo : OLYMPIA DE MAISMONT / AFP
Les Comores ont déclaré un couvre-feu le 17 janvier 2024 après que les forces de sécurité aient affronté des manifestants en colère contre la réélection du président Azali Assoumani lors d'un vote que les dirigeants de l'opposition ont dénoncé comme frauduleux.
Des tensions sporadiques entre groupes de jeunes et forces de l'ordre se poursuivent jeudi dans la capitale comorienne, après l'annonce de la victoire, contestée par l'opposition, du sortant Azali Assoumani à la présidentielle, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Dans les ruelles du centre de Moroni, des groupes de jeunes hommes, le visage souvent dissimulé, ont jeté des pierres en direction des forces de l'ordre, qui ont répliqué avec des tirs de gaz lacrymogène.
"Nous combattons depuis plus de 24 heures parce que nous ne sommes pas d'accord avec les résultats des élections. C'est pour ça que nous avons brûlé des bâtiments officiels"
, a expliqué un jeune protestataire, qui n'a pas souhaité donner son nom.
Jeudi, les heurts s'étaient multipliés dans la capitale. Plusieurs bâtiments ont été vandalisés et incendiés. Des barrages de fortune faits d'amas de pierres et de bouts de bois ont été dressés sur les routes.
Une personne a été tuée et cinq blessées aux Comores dans des heurts qui ont suivi l'annonce de la victoire, contestée par l'opposition, du sortant Azali Assoumani à la présidentielle, a indiqué jeudi le chef des urgences de l'hôpital de la capitale Moroni.
La personne décédée,
"très probablement par balle"
, était âgée de 21 ans, a précisé le Dr Djabir Ibrahim, ajoutant qu'un des cinq blessés souffre d'
"un traumatisme thoracique grave avec pronostic vital engagé"
.
Plusieurs arrestations ont eu lieu mais aucun détail n'a été rendu public.
Un couvre-feu nocturne a été instauré sur les trois îles du pays (Grande-Comore, Anjouan et Mohéli) mercredi soir et jusqu'à une date indéterminée.
Azali Assoumani a été réélu dimanche au premier tour avec 62,97% des voix mais seulement 16,30% de participation au scrutin, selon les chiffres officiels annoncés mardi soir. Cette victoire doit lui permettre de rempiler pour un troisième mandat consécutif et rester au pouvoir jusqu'en 2029.
L'opposition a dénoncé des
et des
, réclamant l'annulation du scrutin.
Arrivé à la tête du pays en 1999 par un coup d'Etat, le colonel Azali avait été élu une première fois en 2002. Après s'être un temps éloigné des affaires, il est revenu au pouvoir en 2016.
Composé des trois îles Grande-Comore, Anjouan et Mohéli, les Comores comptent 870.000 habitants dont 45% vivent sous le seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale.
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