Pour le 175ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage, Macron prône "la révolution plutôt que l'insurrection"

Le président français Emmanuel Macron (à gauche) rend hommage devant une statue de Toussaint Louverture. Crédit photo: Christophe PETIT TESSON / POOL / AFP

Toussaint Louverture, né esclave à Saint-Domingue en 1743, a réussi à s'affranchir à l'âge de 33 ans. Il a appris à lire et à écrire, s'est imprégné des Lumières et de l'art de la guerre, et a rapidement acquis une grande influence parmi les esclaves. À la tête d'une insurrection d'esclaves, il a combattu les défenses ennemies, gagnant ainsi son surnom de Louverture.

Louverture a rejoint les rangs espagnols pour affronter la France esclavagiste et a combattu sous le drapeau tricolore dès que la France a renoncé à l'esclavage. Nommé général de Saint-Domingue, il a instauré un pouvoir autoritaire sur la colonie, qu'il rêvait autonome. Napoléon Bonaparte l'a renversé, mais sa prophétie

"les racines de la liberté repoussent"

s'est révélée vraie: l'île est devenue la première République noire et libre du monde neuf mois après sa mort.

Le président français Emmanuel Macron a prôné, jeudi,

"la révolution plutôt que l'insurrection, la liberté plutôt que la destruction, l'ordre au-dessus du chaos"

, dans son discours d'hommage à Toussaint Louverture, prononcé depuis le Doubs, à l’occasion du 175ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage.

Dans un contexte particulièrement explosif dans tout le pays, où le chef de l’Etat est confronté à une crise politique, il a ainsi fait une allusion indirecte à La France Insoumise.

"Toussaint Louverture avait compris que la seule insoumission était vaine. Voilà pourquoi, contre les autres chefs de la révolte des esclaves, il a pris le parti de la révolution"

, a lancé Emmanuel Macron à la tribune.

Selon le président de la république, Toussaint Louverture, figure de la lutte contre l’esclavage disparue en 1803, s’est

"imposé dans notre mémoire collective, cette statue-là est indéboulonnable"

. Il a salué la mémoire de cet

"inlassable combattant », qu’il qualifie de « révolutionnaire

(qui)

ne se contentait pas d’une seule Bastille"

Avant ce discours, Emmanuel Macron a effectué une visite imprévue au cœur du marché de Dole, où il a rencontré de nombreux citoyens, qui l'ont interpellé notamment sur la réforme des retraites, le salaire des grands patrons ou encore sur la situation du système de santé français.

À proximité du château de Joux, syndicalistes et manifestants ont été empêchés d’approcher le chef de l’Etat, qu’ils attendaient avec des casseroles.

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