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"Les terres volées ne sont pas à vendre": un salon de l'immobilier israélien suscite la polémique à Nice

Alors qu'ils manifestent depuis plus d'une semaine devant l'Hôtel de Ville de Nice, où sont suspendus des drapeaux Israéliens à l'initiative du maire, Christian Estrosi, des militants de la cause Palestinienne se sont mobilisés, mardi, devant l'hôtel Aston, situé dans l'hypercentre de la capitale azuréenne.

16:53 - 6/06/2024 Perşembe
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Les manifestants dénoncent les activités d'ICube, qu'elle accuse de "vendre des terres Palestiniennes" desquelles "des familles entières ont été chassées" voire "tuées".
Crédit Photo : PEDRO PARDO / AFP
Les manifestants dénoncent les activités d'ICube, qu'elle accuse de "vendre des terres Palestiniennes" desquelles "des familles entières ont été chassées" voire "tuées".
Dans leur viseur, un mystérieux salon de l'immobilier israélien, organisé par la société ICube, qui affiche fièrement plusieurs logos sur ses supports publicitaires, dont celui du
"Département promotion de l'alya"
et celui de la
"World Zionist Organization".

L'évènement, qui propose des
"projets immobiliers neufs, secondes mains et locations dans tout le pays",
était initialement ouvert
"sans inscriptions"
, avant que, face à la polémique, les organisateurs ne décident que l'entrée se ferait uniquement sur inscription, interdisant également l'accès à la presse, pourtant venue en nombre, comme l'a constaté la correspondante d'Anadolu sur place.

Peu après 15 heures, une dizaine de militants pro-Palestiniens, qui s'étaient donné rendez-vous devant l'établissement, se sont positionnés, drapeaux et keffiehs sur le dos, pour alerter sur les activités d'ICube, sous l'oeil attentif de policiers déployés devant l'entrée.


Parmi les personnes mobilisées, Sarah, qui a participé à l'ensemble des évènements pro-Palestiniens de ces dernières semaines à Nice, dénonce les activités d'ICube, qu'elle accuse de
"vendre des terres Palestiniennes"
desquelles
"des familles entières ont été chassées"
voire
"tuées".

Au cours de cette manifestation, plusieurs slogans ont été scandés dont
"vive la lutte du peuple Palestinien", "76 ans de massacres et de sang", "terre volée n'est pas à vendre"
ou encore:

Le salon du massacre et du sang.

Queenie, elle aussi présente ce mardi, drapeau de la Palestine à la main, estime de son côté qu'il
"est inadmissible de vendre la terre d'enfants qu'on vient de tuer sauvagement"
et d'agir comme si
"le sang des palestiniens n'avait pas coulé sur ces terres".

Si la localisation des biens proposés à la vente à la location, par la société ICube, n'est pas détaillée sur son site internet ou sur les affiches de l'évènement, il est néanmoins précisé qu'ils sont disponibles dans
"tout Israël"
, ce qui suscite justement l'inquiétude.

Une autre manifestante, interrogée anonymement par Anadolu, souligne à cet effet que la mention
"tout Israël"
fait effectivement craindre que:

Il puisse s'agir de biens spoliés en Cisjordanie occupée et qu'ils proviennent d'expropriations violentes.

Elle alerte par ailleurs sur la notion de biens de
"seconde main",
dont elle craint qu'elle puisse
"signifier que ce sont des terres ou des biens volés aux Palestiniens".

Et de poursuivre:


On ne peut pas avoir de salon qui fasse l'apologie de la colonisation, à l'heure où le peuple Palestinien est décimé et vit sous les bombes incessantes d'Israël.

De son côté, Amira Zaiter, militante pro-Palestinienne et fondatrice de l'association De Nice à Gaza, assure que
"ce salon existe depuis 75 ans"
et est
"organisé par des entrepreneurs sionistes qui ont pour objectif de promouvoir la colonisation en Palestine".

"Nous sommes à une déshumanisation, à un nettoyage ethnique depuis 7 mois. Ce salon a pour but de détruire les maisons des palestiniens, des gazaouis, de les faire fuir et pour construire une nouvelle ville sioniste".
Et la jeune femme de grincer:

C'est honteux et dégueulasse de recevoir ce salon génocidaire à Nice en plus des drapeaux.

Face à la polémique et à la mobilisation, le salon controversé, aurait néanmoins été délocalisé et se serait tenu, en catimini, dans un autre hôtel de Nice.


Si la mobilisation pro-Palestinienne se poursuit quotidiennement à Nice avec des manifestations organisées chaque soir pour obtenir le retrait des drapeaux israéliens accrochés sur la façade de l'Hôtel de Ville, le maire, Christian Estrosi a haussé le ton, mardi soir, en demandant l'intervention du Préfet des Alpes-Maritimes.


"Voilà plusieurs soirs que des nuisances liées à des manifestations non déclarées devant la mairie de Nice, nuisent au travail des commerçants. Avec Christian Estrosi, nous demandons au Préfet de mettre un terme à ces rassemblements inacceptables qui troublent l'activité de la ville"
a fait savoir le premier adjoint, Anthony Borré.

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25 gün önce