M. Kagame, 66 ans, a remporté la présidentielle le mois dernier avec un score de 99,18 % des voix - un chiffre qui, selon les défenseurs des droits humains, montre l'oppression du régime rwandais.
Plusieurs dizaines de chefs d'État et autres dignitaires africains ont fait le déplacement pour assister à la cérémonie d'investiture, organisée dimanche après-midi dans un stade de 45 000 places bondé de la capitale Kigali, où beaucoup portaient les couleurs du drapeau rwandais (vert, jaune et bleu).
Kigali est aussi accusé d'alimenter l'instabilité dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), riche en minéraux, en soutenant les rebelles du M23 qui combattent l'armée congolaise.
Le président angolais Joao Lourenco, qui a assisté à la cérémonie de dimanche, devait s'entretenir avec M. Kagame à propos de l'accord de cessez-le-feu en RDC conclu le mois dernier avec la médiation angolaise, a fait savoir Luanda.
Après avoir atteint la limite de deux septennats, M. Kagame a pu se présenter à nouveau en 2017, à la faveur d'une révision constitutionnelle controversée intervenue deux ans plus tôt instaurant le quinquennat - avec le maintien d'un maximum de deux mandats. Cette réforme peut lui permettre de rester au pouvoir jusqu'en 2034.
Paul Kagame est l'homme fort du Rwanda depuis qu'il a renversé en juillet 1994, avec la rébellion du Front patriotique rwandais (FPR), le gouvernement extrémiste hutu instigateur du génocide qui a fait, selon l'ONU, plus de 800 000 morts au sein de la minorité tutsi.
Crédité du spectaculaire redressement économique de son pays depuis, il est aussi critiqué pour le manque d'ouverture démocratique, les défenseurs des droits humains et l'opposition l'accusant de régner dans un climat de peur, d'intimidation, de détentions arbitraires, d'enlèvements et d'assassinats.
Seuls deux candidats avaient été autorisés à concourir contre lui à l'élection de juillet, les six autres, dont certains opposants très critiques de M. Kagame, en ayant été empêchés.
Avec 65 % de la population âgée de moins de trente ans, la plupart des Rwandais n'ont connu que Paul Kagame à la tête de leur pays.
Paul Kagame a remporté chaque présidentielle à laquelle il s'est présenté, à chaque fois avec plus de 93 % des voix.