Crédit Photo : STR / YONHAP / AFP
Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol.
Tokyo a convoqué mercredi l'ambassadeur de Corée du Sud pour protester contre le paiement involontaire par une entreprise nippone de dommages-intérêts dans le cadre de l'épineux dossier du travail forcé pendant l'occupation japonaise de la péninsule coréenne jusqu'en 1945.
Les deux pays ont régulièrement été en froid ces dernières années en raison de contentieux historiques remontant à la colonisation de la péninsule coréenne par le Japon (1910-1945).
Leurs relations se sont cependant améliorées après l'arrivée au pouvoir en 2022 du président sud-coréen Yoon Suk Yeol, désireux de se rapprocher du Japon notamment pour faire face ensemble aux risques géopolitiques en Asie, comme ceux posés par la Corée du Nord.
M. Yoon a dévoilé l'an dernier un mécanisme d'indemnisation de victimes de travail forcé, mais sans la participation directe du Japon. Séoul a seulement invité les entreprises japonaises concernées à contribuer volontairement à ce programme, et aucune ne l'a fait à ce jour.
La famille d'une victime, qui avait gagné en décembre un procès dans ce dossier contre le constructeur naval japonais Hitachi Zosen, a cependant perçu cette semaine de l'argent provenant de cette société.
La somme a été retirée d'un dépôt de garantie de Hitachi Zosen après que cette entreprise avait été enjointe en décembre par la Cour suprême sud-coréenne de payer 50 millions de wons (près de 35.000 euros) de dommages-intérêts à cette victime.
Ce versement inédit a irrité Tokyo, qui maintient que tous les contentieux avec Séoul liés à la colonisation ont été réglés par un traité bilatéral conclu en 1965.
Selon Séoul, environ 780.000 Coréens ont été soumis au travail forcé durant les 35 ans d'occupation japonaise, sans compter les femmes raflées à travers l'Asie, y compris en Corée, pour servir d'esclaves sexuelles aux soldats japonais durant la Seconde Guerre mondiale, connues sous le terme des
Tokyo a convoqué l'ambassadeur de Corée du Sud Yun Duk Min pour lui faire part de "sa ferme protestation" contre le déblocage du dépôt de garantie de Hitachi Zosen, et a jugé l'affaire
"extrêmement regrettable"
, a rapporté mercredi le porte-parole du gouvernement japonais, Yoshimasa Hayashi.
Un porte-parole de Hitachi Zosen interrogé par l'AFP a aussi déclaré que le groupe n'avait pas changé de point de vue sur cette affaire, estimant le sujet clos depuis le traité bilatéral de 1965, comme le gouvernement nippon.
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