Corée du Sud: la fronde des internes en médecine s'amplifie

11:4421/02/2024, Çarşamba
AFP
L'hôpital universitaire national de Séoul à Séoul le 21 février 2024. Les hôpitaux sud-coréens ont été plongés dans le chaos cette semaine alors que des milliers de médecins stagiaires protestent contre les réformes de la formation médicale visant à mettre fin à une pénurie de médecins.
Crédit Photo : ANTHONY WALLACE / AFP
L'hôpital universitaire national de Séoul à Séoul le 21 février 2024. Les hôpitaux sud-coréens ont été plongés dans le chaos cette semaine alors que des milliers de médecins stagiaires protestent contre les réformes de la formation médicale visant à mettre fin à une pénurie de médecins.

Les hôpitaux de Corée du Sud sont fortement perturbés mercredi en raison de l'amplification de la fronde des internes, dont plus de 8.800, soit 71% du total, ont démissionné pour protester contre une réforme des études médicales, selon des données officielles et des informations des médias locaux.

Selon le vice-ministre de la Santé Park Min-soo, 7.813 internes ne se sont pas présentés à leur travail mercredi, soit cinq fois plus que lors du premier jour du mouvement lundi, bien que le gouvernement, selon qui leur action est illégale, leur ait intimé l'ordre de regagner les hôpitaux.


"La vocation première des professionnels de la santé est de protéger la santé et la vie des gens, et toute action de groupe qui menace cette mission est injustifiable"
, a déclaré M. Park.

Les hôpitaux de Corée du Sud font largement appel à des stagiaires. Selon des informations des médias locaux, des patients atteints de cancer et des femmes enceintes devant subir une césarienne ont vu leurs rendez-vous reportés.


Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol s'est dit déterminé à maintenir la réforme, qui vise à augmenter de 65% le nombre d'étudiants admis dans les facultés de médecine, soit 2.000 personnes supplémentaires par an, à partir de 2025. Selon lui, cette mesure est nécessaire pour préparer le pays à prendre soin d'une population qui vieillit rapidement.

Les médecins, eux, sont farouchement opposés au projet, estimant qu'admettre plus d'étudiants dans les facultés de médecine se traduira par une baisse du niveau des futurs praticiens, et que la qualité des soins s'en ressentira.


Mais les partisans de la réforme soupçonnent les médecins de vouloir surtout préserver leurs salaires très élevés - une conséquence de la pénurie de praticiens - et leur statut social prestigieux.

Selon un récent sondage de l'institut Gallup coréen, plus de 75% des personnes interrogées sont en faveur de la réforme, dans un pays qui affiche l'un des taux de médecin par habitants parmi les plus bas dans les pays développés.


À lire également:



#Corée du Sud
#santé
#hôpitaux
#grèves
#Asie