Le barreau d'avocats nigérien dénonce la violation des droits de ses clients par la Commission mise en place par le chef de l'État, le général Abdurahmane Tiani.
L'ordre des avocats du Niger a dénoncé de "graves violations des droits" de personnes visées par une commission anti-corruption créée par le régime militaire au pouvoir depuis le coup d'Etat de juillet 2023 qui a renversé le président civil Mohamed Bazoum.
"Le Barreau constate avec une vive inquiétude que des citoyens sont convoqués dans les locaux de la Commission de lutte contre la délinquance économique, financière et fiscale (Coldeff) où ils subissent des interrogatoires sans la présence de leurs avocats",
déplorent les avocats dans un communiqué.
Ceci
"constitue une grave violation de leurs droits notamment de défense"
, s'insurgent-ils, précisant avoir alerté le procureur général et le ministre de la Justice sur
"la gravité de la situation".
Créée en septembre dernier et opérationnelle depuis décembre, cette commission a pour mission principale le recouvrement de tous les biens publics supposément illégalement acquis ou détournés sous l'ancien régime. Elle est composée de magistrats, d'officiers de l'armée et de la police, ainsi que de représentants de la société civile.
Le président de la commission anticorruption, le colonel Abdoul Wahid Djibo a de son côté déclaré à la télévision:
Le chef de l'Etat (le général Tiani) nous a félicités, nous a encouragés et (nous a assuré de) son soutien.
"Personne ne sera épargné. Quiconque a touché à un franc du Niger va le rembourser",
a-t-il prévenu, assurant que la commission a d'ores et déjà
"recouvré plus 12 milliards de francs CFA (plus de 18 millions d'euros) versés au Trésor"
nigérien et
(5,6 millions d'euros) devraient être
"engrangés dans les prochains jours"
.
Dans sa première déclaration publique à la télévision en tant que chef du régime, le général Abdourahamane Tiani avait notamment justifié le coup d'Etat par la
"lutte contre la corruption, l'impunité, le détournement de deniers publics et la mauvaise gouvernance".
Depuis le coup d'Etat du 26 juillet, plusieurs dignitaires du régime déchu : ministres, députés ou responsables d'institution publiques avaient été arrêtés et écroués dans différentes prisons du pays.
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